La récente découverte que les plus jeunes dépôts volcaniques datent d’environ 100 millions d’années remet totalement en cause la théorie thermique de la Lune.
Selon la théorie thermique lunaire actuelle, le volcanisme de la Lune était largement terminé il y a 3 milliards d’années, avec quelques éruptions mineures supplémentaires jusqu’à il y a environ 1 milliard d’années. Sur la base de photographies très détaillées, il a pu être établi que les plus jeunes dépôts volcaniques datent d’environ 100 millions d’années, ce qui remet totalement en cause la théorie thermique de la Lune.
Sur la base des analyses des prélèvements ramenés par les missions Apollo 11 et 12, les laves ont pu être datées de respectivement 3,6 et 3,1 milliards d’années, ce qui confirmerait la théorie thermique de la Lune. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que les géologues de la Lune se basent sur plusieurs méthodes.
Ces prélèvements entrent dans le cadre de l’âge « absolu » basé sur une analyse scientifique méticuleuse. Dans le cadre de la géologie, il est aussi possible de se baser sur une étude relative, un outil très puissant qui consiste à étudier la superposition des éléments. De fait un cratère au-dessus d’une plaine volcanique sera plus jeune que la date de la plaine. C’est sur cette base, en étudiant des photos détaillées de la Lune, que des scientifiques ont pu établir une chronologie de l’activité volcanique.
Le souci d’une telle chronologie est de la calibrer dans le temps. C’est là que les échantillons des missions Apollo 11 et 12 entrent en jeu, mais aussi tous les autres échantillons ramenés par les autres missions lunaires américaines et russes. C’est ainsi qu’il a pu être déterminé que les plus jeunes dépôts volcaniques datent d’environ 100 millions d’années.
Mais attention, cette technique n’est pas forcément parfaite, car la détermination de l’échelle de temps ne découle que d’une estimation. Cela n’empêche pas les scientifiques d’être certains que les cratères Copernic et Tycho sont les plus jeunes, mais que leur âge est entaché d’une marge d’erreur de 100%. De fait, cette étude expose la théorie thermique de la Lune sous un autre angle, mais seules des analyses d’échantillons détaillés des zones les plus jeunes pourront confirmer d’une manière absolue que la méthode relative est correctement appliquée avec une échelle de temps adéquate.
De fait, plutôt que de véritablement remettre en question l’activité volcanique lunaire, cette étude permet surtout de soulever le besoin d’échantillons supplémentaires afin de véritablement pouvoir comprendre l’histoire de la Lune. Le hic est bien évidemment que les missions à même de ramener de tels échantillons sont très chères.
Pour finir, il est bon de souligner que cette étude parle de la Lune, mais qu’elle pourrait également s’appliquer à toutes les autres planètes, des astres où le même genre d’analyses peuvent (doivent) être faites pour véritablement pouvoir comprendre leur histoire.