Après 26 ans d’inactivité, un trou noir d’une masse estimée à 12 fois celle du Soleil s’est réveillé.
À environ 8 000 années-lumière de la Terre, dans le système binaire V404 Cygni qui est en orbite dans la constellation du Cygne, un gigantesque trou noir s’est réveillé. Bien connu des astronomes, il était au repos pendant 26 ans avant son réveil.
L’Agence spatiale européenne (ESA) indique que l’activité récemment détectée est spectaculaire, notamment au niveau de ses émissions de rayons gamma et un sursaut de rayons X.
Alors que la masse de ce trou noir est estimée à environ 12 fois celle du Soleil, les chercheurs estiment que ce phénomène énergétique résulterait d’une très forte attraction gravitationnelle synonyme de réveil alors qu’il était resté en inactivité pendant pratiquement 26 ans.
Les rayonnements de ce trou noir ont été détectés dans des proportions impressionnantes par différents systèmes, notamment le télescope spatial Swift de la NASA. Depuis, des astronomes du monde entier travaillent à tenter de caractériser cette nouvelle activité.
« Notre communauté ne pouvait pas être plus enthousiaste, nombre d’entre nous n’étaient pas encore des astronomes professionnels la dernière fois que cela s’est produit », explique Erik Kuulkers, chercheur à l’ESA.
Les premières observations font état de flashs de lumière répétés, espacés de moins d’une heure, un phénomène qui est rarement observé au niveau des trous noirs. « Le comportement de cette source est extraordinaire en ce moment », précise le chercheur. Lorsque cela se produit, il « devient l’objet le plus brillant dans le ciel des rayons X, jusqu’à 50 fois plus lumineux que la nébuleuse du Crabe, l’une des sources les plus brillantes dans le ciel à haute énergie », précise Erik Kuulkers.
Comme le montre le cliché présenté par l’ESA, toute la matière n’est pas aspirée à l’intérieur du trou noir, une partie est éjectée en jets de particules de part et d’autre du disque. De tels pics d’activité surviennent tous les 20 à 30 ans dans le système V404 Cygni, lorsqu’une quantité suffisante de matière résiduelle de l’étoile est recueillie pour former un disque. La matière se réchauffe en émettant des signaux dans différentes longueurs d’onde, avant de se diriger vers le trou noir.