C’est devant le tribunal civil de Vienne que Max Schrems a déposé un recours collectif contre Facebook. Ce sont 25 000 utilisateurs qui réclament 500 euros chacun.
C’est pour avoir utilisé illégalement leurs données personnelles que Max Schrems, un juriste autrichien, a lancé en août dernier un recours collectif contre Facebook. Cette initiative visait à mobiliser des utilisateurs d’Europe, d’Asie, d’Amérique latine et d’Australie dans une seule action en justice contre le réseau social.
C’est ainsi qu’ils sont 25 000 utilisateurs à réclamer 500 euros chacun à Facebook, notamment pour avoir participé au programme de surveillance PRISM de la NSA.
« Nous demandons à Facebook d’arrêter sa surveillance massive, d’avoir une politique de protection de la vie privée compréhensible, et d’arrêter de recueillir des données de personnes qui n’ont même pas de comptes Facebook », avait résumé cette semaine Max Schrems.
Alors que la première journée d’audience a commencé, les avocats de Facebook ont tenté, pendant quatre heures, de convaincre le juge que cette poursuite n’était pas recevable. « Cette affaire est irrecevable tant sur la forme que sur le fond », ont affirmé les avocats du réseau social. « Il n’y a pas de base légale en Autriche pour un recours collectif de type américain », ont-ils fait valoir.
Nikolaus Pitkowitz, avocat de Facebook, a même déclaré : « Ce procès est inadmissible sur le plan procédural : la Cour n’est pas responsable ». Il prétend aussi que cette action est « injustifiée en termes de contenu ».
« Facebook ne veut être poursuivi nulle part, ni en Irlande ni en Autriche », ont répondu les avocats de Max Schrems. « La réalité est que grâce aux lois européennes, les consommateurs n’ont pas besoin d’aller jusqu’en Californie pour poursuivre les géants des technologies. Ils peuvent le faire dans leurs pays de résidence ». Ils ajoutent également que les manœuvres dilatoires du réseau social sont « une stratégie typique, parce que la plupart des consommateurs vont manquer de temps et d’argent ».
Au terme de cette journée, le juge a déclaré qu’une décision écrite au sujet de la recevabilité de ce recours collectif par la Cour sera rendue avant l’été.