Le dernier cas confirmé d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) remontait à 2011. C’était sans compter sur l’annonce que vient de faire le ministère de l’Agriculture. Dans un communiqué, il indique que « la suspicion de cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) détecté chez une vache de 5 ans décédée prématurément dans un élevage des Ardennes a été confirmée le 23 mars par le laboratoire de référence de l’Union européenne (LRUE) ».
Conformément au protocole en vigueur, une bête a été blessée dans le cadre d’une insémination et a dû être euthanasiée. En passant à l’équarrissage, elle a subi des tests, ce qui a révélé l’ESB.
Malgré ce retour de la vache folle en France, le ministère se veut rassurant. Il indique que « il n’y aura aucune conséquence pour le consommateur ». Par apport à l’épidémie des années 90 où les farines animales étaient en cause, ce type d’alimentation a depuis été interdit pour le bétail.
Potentiellement aussi infectées par la même source alimentaire, les autres vaches du troupeau seront abattues d’ici 30 jours. Selon le préfet, cela concerne une soixantaine de têtes sur l’exploitation et une quarantaine qui ont été exportées. La Direction générale de l’alimentation (DGAL) indique que le parcours des bêtes déjà abattues ou consommées sera suivi.
« L’impact psychologique sur l’éleveur est évidemment très fort. Nous l’accompagnons d’ores et déjà avec la profession, les vétérinaires, le GDS […] notamment dans ses démarches administratives. Il sera indemnisé pour les bêtes abattues », a ajouté le préfet des Ardennes.
Selon le ministère, il s’agit du « « troisième cas isolé d’ESB » détecté en Europe depuis 2015. Les deux autres cas se trouvaient en Irlande et en Grande-Bretagne. À chaque fois, les enquêtes épidémiologiques n’ont pas permis de découvrir le mode de contamination. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) devrait être saisie dans le but de comprendre l’origine et la cause de ces contaminations isolées.
Des conséquences sont à prévoir, comme une fermeture des frontières dans certains pays à l’importation de viande française. Il pourrait notamment s’agir de l’Arabie Saoudite, du Canada, de Singapour, du Vietnam, des pays qui ne représentent qu’un faible volume d’exportations. Il s’agit tout de même d’une « mauvaise nouvelle » commente le ministère, en ajoutant que « les conséquences économiques directes et réelles seront limitées ».