Une étude remet en cause l’apparition des oiseaux

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Alors que l’hypothèse avancée actuellement affirme que les oiseaux sont apparus 10 à 80 millions d’années avant la disparition des dinosaures, une nouvelle étude montre que 10 000 espèces d’oiseaux sont apparues après l’extinction des dinosaures.

La théorie sur l’apparition des oiseux sur terre vient d’être remise en cause par la publication de plusieurs études. Alors que l’hypothèse avancée actuellement affirme que les oiseaux sont apparus 10 à 80 millions d’années avant la disparition des dinosaures, les nouvelles recherches réalisées montrent que plus de 10 000 espèces d’oiseaux sont apparues après l’extinction des dinosaures.

C’est pendant quatre ans qu’une équipe internationale de 200 scientifiques, de vingt pays, ont séquencé le génome de 48 grandes espèces aviaires (autruche, canard, faucon, perroquet, ibis, aigle …). Ces travaux donnés lieu à 28 études, dont huit sont publiées cette semaine dans la revue américaine Science.

C’est grâce à cette vaste étude génomique qu’il a pu être établi qu’une grande partie de plus de 10 000 espèces d’oiseaux est apparue « rapidement » après l’extinction des dinosaures, et non pas des millions d’années auparavant, dans une sorte de big bang qui aurait vu l’émergence en moins de quinze millions d’années d’une diversité aviaire spectaculaire.

Ces études permettent par exemple d’établir des similitudes entre les humains et les oiseaux. « Nous savons depuis longtemps qu’il existe des similarités entre le chant des oiseaux et la parole humaine, mais nous ne savions pas si les mêmes gènes étaient impliqués… et la réponse est oui », écrit Erich Jarvis, un chercheur de l’Université Duke. Des chercheurs japonais ont par ailleurs déterminé que plus de 50 gènes subissent des changements similaires lors de l’activation des circuits cérébraux spécialisés dans l’apprentissage des sons de certains oiseaux et les régions de la parole dans le cerveau humain.

Le séquençage des génomes a aussi permis de révéler que les oiseaux ayant survécu aux dinosaures ont perdu leurs dents il y a environ 116 millions d’années par des mutations sur les cinq gènes codant la production d’émail et d’ivoire.

Il a également été possible de remonter à l’ancêtre commun aux oiseaux, aux crocodiles et aux dinosaures : les archosauriens. Il est par exemple relevé que le poulet partage davantage de similarités dans ses chromosomes avec les dinosaures, que les autres oiseaux.

Grâce à ces travaux, un nouvel arbre généalogique des oiseaux résout de nombreux débats au sujet des liens de parenté entre les espèces et leurs origines. Il est par exemple confirmé que les oiseaux aquatiques ont trois origines distinctes et que l’ancêtre commun des oiseaux terrestres était un grand prédateur.

Une autre découverte de ces études est le fait que le génome des oiseaux moins de gènes (14 000 environ) que d’autres grandes familles animales. Il s’avère que le génome des oiseaux a perdu des milliers de gènes au début de leur évolution, peu après avoir divergé des autres reptiles. « Ceci est intéressant, car on s’attend généralement à ce que l’innovation en matière d’évolution résulte de la création de nouveaux matériaux génétiques, pas d’une perte », commente le Pr Guojie Zhang, de la National Genebank en Chine. Il précise que « Un grand nombre de ces gènes perdus par les oiseaux ont des fonctions essentielles chez les humains, comme dans la reproduction, la formation du squelette et des poumons […] La perte de ces gènes clés pourrait avoir eu un effet important sur l’évolution d’un grand nombre de caractéristiques des oiseaux ».

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