Une coalition se forme contre les logiciel antipub

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI
Google et les éditeurs ripostent aux logiciels anti-publicité

Face à la prolifération des logiciels qui bloquent la publicité, une coalition emmenée par Google tente de riposter à ce phénomène.

La prolifération des logiciels antipub qui bloque le contenu publicitaire inquiète de plus en plus les régies publicitaires et les annonceurs. Pour cause, alors que les logiciels tels que le célèbre Adblock Plus, étaient initialement réservés au geek et autres férus d’internet, il est aujourd’hui estimé que 144 millions d’internautes bloquent la publicité selon un rapport de PageFair et Adobe. Pire, avec une augmentation de 69% en un an, cette tendance est en forte hausse.

Rien qu’en France, le logiciel Adblock Plus revendique quelque 5 millions d’utilisateurs actifs. Ils sont également 2 millions au Royaume-Uni ou encore 1,5 million en Espagne. Selon une étude, 10 à 60% des visiteurs de certains types de sites sont équipés d’un tel logiciel antipub.

D’après les chiffres de l’Observatoire de l’e-pub du Syndicat général, des régies internet (SRI), les bannières et les vidéos publicitaires ont représenté un chiffre d’affaires de 394 millions d’euros en France au 1er semestre 2014, soit 27% des 1,4 milliard d’euros du marché de la publicité en ligne. Mais comme le confie Laure de Lataillade, directrice générale du GESTE, organisme qui fédère les créateurs de sites, tous horizons confondus (médias, vidéo, musique, jeux et petites annonces), « Ce n’est plus un détail, ça concerne tous les éditeurs. Il y a une perte de ressources publicitaires de nos membres qui est évaluée de 20 à 40% ».

Face au problème des bloqueurs publicitaires, la contre-attaque d’organise. C’est ainsi que Google lance Google Contributor, une alternative anti-publicité payante. En échange de quelques dollars, qui seront reversés aux sites concernés, les internautes peuvent naviguer sans publicité sur les sites inscrits au service.

D’autres sites, comme l’Equipe.fr, préfèrent bloquer certains contenus. C’est ainsi que les vidéos se retrouvent à afficher le message « Lecture non autorisée. L’Equipe.fr est financé par la publicité, ce qui nous permet de vous proposer nos contenus gratuitement », un message qui sera remplacé par la vidéo originale si l’internaute désactive son logiciel antipub.

Des sites tels que Skyrock préfèrent quant à eux utiliser la pédagogie en affichant sur l’emplacement publicitaire bloqué : « Tu soutiens Skyrock ? Vire les Adblocks ! Si Skyrock est gratuit, c’est grâce à la pub ».

C’est ainsi que Hélène Chartier, directrice générale du SRI, confie que « On est parti d’une énorme incompréhension en laissant croire que le web était gratuit. Alors qu’il n’y a jamais eu de problème avec les spots publicitaires à la télévision ou à la radio ». « D’autant que l’usage du mobile est en hausse et qu’il y a de moins en moins de place et de tolérance pour la publicité », souligne David Lacombled, président de l’IAB France, une organisation qui regroupe les acteurs de la pub sur internet.

La réalité est peut-être que les régies et les annonceurs ont trop abusé de la publicité en noyant le contenu utile de leur site… mais ça ils ne le disent pas !

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