C’est le 12 novembre 2014 que Phiale a laissé son empreinte dans l’histoire de la conquête spatiale en se posant sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko. Qu’en est-il une année après ?
C’est ce jeudi 12 novembre que l’atterrisseur européen Philae célèbre le premier anniversaire de son séjour passé à la surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko. C’est l’occasion de revenir sur son épopée et son avenir.
Un très long voyage pour commencer
Avant de parler de Philae à proprement parler, il est bon de rappeler que l’épopée du robot a débuté en Guyane. C’est en effet au centre spatial de Kourou qu’il a été embarqué à bord de la sonde Rosetta, elle-même embarquée à bord d’un lanceur Ariane.
C’est exactement le 2 mars 2004 que l’aventure commence par le décollage de la mission Ariane 158.
C’est donc en tant que passager de Rosetta que Philae va parcourir 6,5 milliards de kilomètres à travers l’espace, un voyage qui a duré plus de 10 ans. Finalement, c’est le 6 août 2014 que la sonde européenne arrive à destination en réussissant sa mise en orbite autour de la comète que l’on n’a pas tardé à surnommer affectueusement Tchouri.
Le 12 novembre 2014 est à jamais gravé dans l’histoire de la conquête spatiale
Pendant plusieurs semaines, Rosetta a étudié son hôte photographiant, analysant, détectant, profitant au maximum de sa position idéale pour observer une comète de près.
Pour Philae, le grand moment est finalement arrivé. C’est le 12 novembre 2014 qu’il a été largué dans l’espoir qu’il réussisse à se poser sur la comète, ce qui serait une première.
Bien que l’atterrissage vu très mouvementé, en plusieurs rebonds, le robot s’immobilisa finalement sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, un exploit unique qui restera à jamais gravé dans l’histoire de la conquête spatiale.
Si cet atterrissage était une grande réussite pour l’Europe, la position de l’atterrisseur, coincé entre deux falaises, était nettement moins réjouissante. Ce n’était en fait pas si grave que cela vu que le laboratoire, de la taille d’une machine à laver, a pu travailler pendant 60 heures en utilisant l’énergie de ses batteries afin de faire de très nombreuses analyses, réussissant à utiliser 8 de ses 10 instruments.
Hibernation prolongée à partir du 15 novembre
Vu que la position incongrue de Philae privait le robot d’ensoleillement, il s’est finalement retrouvé à court d’énergie. C’est ainsi qu’il s’est mis en hibernation le 15 novembre, dans l’attente de jours meilleurs.
Vu que la comète se rapprochait du Soleil, les jours en question étaient prévus pour quelques semaines, voire quelques mois plus tard.
Reprise de contact en juin 2015
L’attente d’une reprise de contact de Philae a finalement été plus longue que prévue. C’est en effet que le 13 juin que l’atterrisseur a enfin pu reprendre contact avec la Terre, via la sonde Rosetta qui servait bien évidemment de relais pour les communications.
Ce réveil était bien évidemment un immense soulagement pour tous les scientifiques vu qu’il signifiait la reprise des activités du petit laboratoire. En fait, pas tout à fait. Les communications étaient trop instables pour que des instructions puissent lui être transmises.
C’est ainsi que, après 8 contacts intermittents, le robot s’est à nouveau tu.
Le problème de la position de Rosetta
Si Philae ne communique plus avec la Terre, ce n’est pas forcément parce qu’il est en panne ou qu’il n’a pas/plus d’énergie. En juillet, la comète continuait de se rapprocher du Soleil dans le but de passer à son périhélie le 13 août, c’est-à-dire au point le plus proche de notre astre diurne. Et justement, ce rapprochement n’était pas sans effet sur la glace de la comète en provoquant de grosses éjections de gaz et de poussières.
Ce sont ces particules, qui auraient pu mettre en danger Rosetta, qui ont fait que la sonde a été placée à distance respectable par sécurité, mais aussi hors de portée de Philae
Et maintenant ?
Le périhélie et l’activité de 67P/Tchourioumov-Guérassimenko a commencé à se calmer. C’est ainsi que Rosetta commence à se rapprocher en étant actuellement aux alentours de 200 kilomètres de distance de la comète.
« Nous espérons reprendre une série d’opérations scientifiques avec Philae dans les prochaines semaines », a indiqué Jean-Pierre Bibring. Le message est clair : les scientifiques de la mission espèrent une reprise des communications avec Philae.
« Nous pourrions avoir plusieurs contacts avec le robot à partir de cette semaine », a-t-il d’ailleurs ajouté.
En théorie, Philae devrait actuellement disposer de suffisamment d’énergie solaire pour pouvoir travailler, mais « la fenêtre de contact est courte » prévient Mark McCaughrean. « Je ne parierai par là-dessus, mais c’est peut-être que pendant quatre à huit semaines que Philae pourra obtenir assez de puissance ».
Mais bien évidemment, avant de spéculer sur la reprise des activités scientifiques de Philae, il faut commencer par reprendre contact avec le robot. [VIDÉO]