Grâce à la technique mise au point par le professeur Oskar Aszmann, trois hommes vivent aujourd’hui avec une main valide bionique contrôlée par la pensée.
C’est par un article paru dans la revue médicale The Lancet que l’on apprend que trois hommes ont bénéficié avec succès d’une greffe de main bionique selon une technique mise au point par le professeur Oskar Aszmann, de l’université de Vienne.
Les trois patients cités dans l’article ont été victimes d’accidents graves qui ont endommagé leur plexus brachial, un réseau de nerfs situé au niveau du cou et qui commande le mouvement des membres supérieurs. Il y a aussi le cas d’un Lituanien de 21 ans, né avec une malformation congénitale, et dont le professeur Aszmann a remplacé le bras inerte par une prothèse robotisée.
En coupant le lien de manière irréversible entre le réseau nerveux et le membre, les blessures du plexus brachial représentent une sorte d’amputation interne.
D’après le professeur Aszmann, la reconstruction bionique est moins risquée que la greffe de la main pratiquée depuis 1997. Cette dernière nécessite la prise de médicaments immunosuppresseurs très puissants, ce qui peut parfois aboutir à une réamputation du patient. « Dans le cas de la perte d’une seule main, je pense que la reconstruction bionique a plus de bénéfices, parce qu’elle n’a aucun effet secondaire et que la qualité de la fonction récupérée est presque aussi bonne qu’avec une greffe », a expliqué chirurgien autrichien à l’AFP.
Il précise qu’« Il n’y a pas de sensibilité, ce n’est pas de la chair et du sang, mais du plastique et des composants. Mais du point de vue fonctionnel, c’est comparable à la greffe ». Mais tout comme une véritable main, la prothèse bionique est équipée de capteurs qui répondent aux impulsions électriques fournies par les muscles.
C’est d’ailleurs cela la principale avancée de l’équipe du professeur Aszmann, avoir réussi à recréer transmission complète de signal neurologique jusqu’à la main bionique. Elle y est parvenue en greffant des muscles prélevés à l’intérieur de leurs cuisses dans les avant-bras des patients, puis en greffant des nerfs provenant d’une autre zone de la moelle épinière que le plexus brachial.
Il est à souligner que la procédure de reconstruction bionique implique une amputation de la main à remplacer, mais aussi un entraînement cognitif de plusieurs mois avant cette opération pour prendre les commandes d’une main virtuelle, d’abord sur un écran, puis un modèle hybride attaché à leur véritable main.
« Certains patients, au bout du processus, ne peuvent pas être candidats à la reconstruction bionique soit parce qu’ils n’ont pas suffisamment de nerfs disponibles, soit parce qu’ils n’y sont pas prêts psychologiquement, ou bien encore faute d’un environnement adéquat », a souligné le professeur Oskar Aszmann.