Est-ce que les Trending topics de Facebook font du favoritisme politique ?

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

À l’instar de Twitter qui a lancé ses Trending topics, Facebook a lancé une fonctionnalité similaire aux États-Unis. Il s’agit d’un service qui indique la tendance actuelle des discussions les plus populaires. En fait, deux listes sont proposées, celle basée sur les centres d’intérêt de l’utilisateur et l’autre sur les événements importants de l’actualité.

C’est cette dernière fonctionnalité qui est au cœur de la tourmente, depuis que le site Gizmodo a publié un article pour accuser Facebook de censurer des sites conservateurs. C’est en citant des sous-traitants anonymes chargés d’éditer la liste au quotidien que le site prétend que le réseau social « injecte » artificiellement des sujets et que « les sites conservateurs » sont « souvent censurés ». Dans un climat d’élection présidentielle, cette information a de quoi lancer la polémique.

En réponse à cette accusation, Facebook a vivement réagi en démentant catégoriquement ces affirmations. Cela n’a pas empêché la Commission du commerce du Sénat, à majorité républicaine, de poser toute une série de questions à Mark Zuckerberg, notamment au sujet des règles internes appliquées par les éditeurs des Trending topics. « Facebook n’autorise pas et ne demande pas à ses éditeurs de censurer des sources d’aucune origine politique, point final », a notamment répondu le réseau social dans un document d’une vingtaine de pages publié jeudi soir.

Clairement, le document technique publié par Facebook ne mentionne aucun critère de filtrage politique. Les seuls critères de « censure » autorisés sont l’absence ou l’insuffisance de sources, ou l’existence d’un doublon avec un autre sujet. Dans un autre document publié par le Guardian, le réseau social indique un millier de sites de « sources fiables » pour les Trending topics. Des sites de droite tels que Drudge Report et Breitbart font partie de cette liste alors même qu’ils accusent Facebook de pratiquer la censure à leur encontre. Les accusations de favoritisme semblent donc un peu exagérées.

Par contre, sur la question de l’injection de sujets, les explications de Facebook sont un peu plus floues. Il faut dire que le réseau social a ajouté une dimension humaine à ses algorithmes depuis que les émeutes de Ferguson n’étaient pas remontées dans les Trending topics faute d’être les articles les plus lus ou les plus commentés. Est-ce que c’est l’ajout de ce facteur « correctif » qui est qualifié d’injection ? Possible, mais là encore des accusations un peu exagérées.

En fait, en cette période d’élection présentielle, la situation est tendue depuis que Mark Zuckerberg a vivement critiqué à plusieurs reprises les positions de Donald Trump sur l’immigration, des critiques qui ont mal passé dans une Silicon Valley qui vote traditionnellement pour les démocrates. Les républicains ont donc promptement réagi à la possible ingérence des grandes entreprises technologiques.

Pourtant, pour l’aspect anecdotique de cette polémique, il faut aussi savoir que Facebook fait partie des sponsors des républicains. Au même titre que Google, l’entreprise sponsorisera la convention républicaine de juillet prochain.

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