Il est prévu que la mission Rosetta se termine par l’atterrissage de la sonde sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, un atterrissage qui devrait se faire plus en douceur que cela a été le cas pour Philae.
C’est en septembre prochain, donc pas encore pour tout de suite, que la mission Rosetta prendra fin. Si elle arrive à son terme, c’est parce que la sonde arrivera à court de carburant. Alors que cette échéance est dans un peu moins d’une année, le scénario de la fin est déjà évoqué.
La solution actuellement envisagée est que la sonde européenne rencontre son hôte, la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko. Cette rencontre ne devrait pas être un simple crash, mais une approche en douceur, un atterrissage qui pourrait même être plus en douceur que celui réussi par le robot Philae.
Pour les scientifiques, l’idée de cette approche en douceur est que la sonde puisse collecter et envoyer des données jusqu’au dernier moment, de précieuses données sur la proximité immédiate de la comète, des images encore plus nettes et précises que tout ce qui a été pris jusqu’à présent.
Matt Taylor, le responsable scientifique du projet Rosetta explique : « l’atterrissage nous donne la meilleure fin scientifique de la mission que nous pouvons espérer ».
Une fin de la mission Rosetta qui sera difficile
Le moment, la fin de la mission Rosetta sera très émouvante pour les très nombreuses personnes dans le monde qui se sont attachées à ce vaisseau aux confins de l’espace qui nous a fait rêver avec ses images de comète.
Elle sera toute aussi émouvante pour toute la communauté scientifique qui disposait d’une source d’information unique sur les comètes, sur la création de notre système solaire ou encore sur l’apparition de la vie.
Mais plus que tout, la fin de la mission Rosetta sera un moment émotionnellement très important pour toutes les personnes qui ont participé au projet, notamment celles qui sont dessus depuis son lancement en 1993. « Il y aura beaucoup de larmes », prévient Matt Taylor.
Une approche finale riche en données
Le 12 septembre 2014, l’atterrisseur Philae a été largué afin qu’il se pose à la surface de 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, ce qu’il a fait même si son atterrissage s’est finalement avéré plus mouvementé que prévu. Durant toute sa descente, le robot a envoyé de nombreuses données scientifiques. Mais avec Rosetta, cela ira au-delà.
En effet, les instruments à bord de l’orbiteur sont plus nombreux et plus puissants. Cela signifie que les données seront encore plus complètes que pour Philae, avec des images plus détaillées que jamais. La précision devrait être telle qu’il sera possible de différencier les gaz émis par les deux lobes, ce qui permettra de déterminer s’ils ont la même composition.
D’autres options encore envisagées
L’atterrissage en douceur est le scénario privilégié pour le moment. Cela ne signifie pas pour autant que cela sera réellement ce qui va se passer. D’autres possibilités existent et n’ont pas encore été totalement écartées.
Plutôt qu’un atterrissage en douceur, cela pourrait aussi être un écrasement violent, ce qui serait en quelque sorte « une fin en apothéose spectaculaire » pour la mission. Un tel scénario est plus compliqué à mettre en œuvre qu’il n’y parait, car il s’agirait de calculer une trajectoire très précise pour que le crash se fasse sur le côté visible de la comète.
Un autre scénario pourrait aussi être que Rosetta soit mise en hibernation, vu qu’elle n’aura plus de carburant pour fonctionner, et espérer qu’elle se réveille dans 4-5 ans lorsque Tchouri se rapprochera à nouveau du Soleil. Mais il n’est vraiment pas certain que les systèmes embarqués résistent au froid de l’espace profond.
Une approche de Tchouri qui sera compliquée pour Rosetta
Vouloir faire atterrir en douceur Rosetta est une chose, le réussir en sera une autre. En effet, l’approche sera très compliquée en raison des nombreux points à prendre en considération.
Le principal concerne les données, vu que c’est le but de ce scénario. Pour cela, il faut que l’antenne de Rosetta soit pointée vers la Terre pour transmettre les précieuses données tout en ayant ses panneaux solaires orientés vers le soleil pour avoir de l’énergie. Un premier casse-tête.
Le second souci est la nature même de Tchouri. Sa forme irrégulière fait que la comète possède une gravité très instable, mais aussi que trouver une trajectoire d’approche ne sera pas une tâche aisée.
Est ce que Rosetta réussira à se poser en douceur ?