Réunis en assemblée générale spéciale dimanche après-midi pour discuter du dépôt du projet de loi 100, les membres du Regroupement des travailleurs autonomes Métallos (RTAM) se sont prononcés en faveur du nouveau texte qui vise à règlementer les taxis au Canada. Les chauffeurs et propriétaires pressent le gouvernement d’adopter le texte rapidement.
Par contre, ils ne veulent pas que la loi autorise la fixation des prix des courses selon l’offre et la demande, comme le fait Uber. « On ne veut pas se débarrasser d’Uber pour utiliser les mêmes pratiques qu’il utilise », dénonce Élias Nicolas, un chauffeur de taxi de Montréal. À la place, les membres du RTAM sont favorables à une modulation du tarif des courses en fonction de l’heure de la journée. « On est pour une tarification modulée si c’est le jour, le soir ou la nuit », explique Benoit Jugand, le porte-parole du regroupement.
Lors de cette assemblée générale spéciale, les membres ont également décidé de poursuivre leur démarche juridique lancée l’hiver dernier contre Uber. Il s’agit d’un recours collectif qui vise à récupérer les montants qu’ils estiment avoir perdus suite à la dévaluation de leur permis et des courses en raison de l’arrivée sur le marché canadien du service de VTC. « Ce n’est pas parce qu’Uber décide de quitter ou décide de respecter la loi que l’argent volé dans les poches des chauffeurs de taxi va leur revenir », dénonce Me Marc-Antoine Cloutier, l’avocat en charge de la plainte déposée par le RTAM. Il prévient que « pour le moment, on ne peut pas dire combien on réclame précisément, parce que c’est très complexe. Il faudra faire des calculs actuariels ».