Sony Pictures a pris sa décision. Son film « The Interview » ne sortira pas en salle. Cette décision sans précédent va malheureusement créer un précédent.
Dans le but que Sony Pictures ne diffuse pas son film « The Interview », des hackers ont piraté les systèmes informatiques du studio pour y voler de très nombreuses données. Dans le but de faire pression pour que sa revendication soit acceptée, des films et des documents confidentiels piratés ont été divulgués sur le net.
Ce chantage a visiblement eu l’effet escompté vu que Sony Pictures a annoncé que le film « The Interview » ne sera pas diffusé en salles aux États-Unis. Alors que d’autres options étaient envisagées pour tenter de sauver les meubles, comme la diffusion sur les chaines de télévision ou par le biais des plateformes de vidéo à la demande, les portes se sont peu à peu fermées.
À l’instar de Comcast, le plus important câblo-opérateur du pays, qui ne compte pas proposer le film en raison de sa sensibilité politique, tous les plus grands diffuseurs américains ont annoncé ne pas vouloir prendre le risque de diffuser ce film.
C’est une décision sans précédent dans l’industrie du cinéma moderne que le studio Sony a finalement annoncée « ne pas avoir d’autre plan » pour diffuser son film.
Pour Peter Singer, un stratège en cybersécurité à la New America Foundation, « Cela devient une étude de cas qui démontre qu’un intrus a pu obtenir tout ce qu’il voulait, et plus encore ».
Alors que des responsables américains ont conclu que la Corée du Nord était derrière cette cyberattaque de large envergure, même si aucune preuve n’a pour le moment été fournie, tout semble désormais s’emballer.
La société de production New Regency vient en effet d’annuler ses plans de tournage d’un thriller en Corée du Nord alors que le tournage aurait dû débuter au mois de mars prochain.
D’autres projets sont également dans la tourmente, notamment des scripts et des droits sur les mémoires de transfuges nord-coréens qui ont passé des années dans des camps de travail dans le pays.
Alors que Sony Pictures a déclaré dans un communiqué que « Nous sommes très déçus de ce résultat pour nos cinéastes et leur droit à la libre expression », il est triste de constater que la liberté d’expression n’est vraiment pas un concept qui semble concerner la Corée du Nord.
Une chose est certaine, maintenant qu’une grande entreprise a officiellement et ouvertement cédé au chantage des hackers, les prochaines cyberattaques risquent bien de se transformer en affaire de chantage.