L’avion révolutionnaire Solar Impulse 2 doit aller jusqu’au bout de son voyage vers Hawaï, il a franchi le point de non-retour.
C’est le 9 mars dernier, à Abou Dhabi, que l’avion révolutionnaire Solar Impulse 2 a entamé son tour du monde par étapes, un périple de 35 000 kilomètres destinés promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables, plus particulièrement de l’énergie solaire.
La plus longue étape de ce voyage devait relier Nankin (Chine) à Hawaï. Alors que l’avion était en route au-dessus du Pacifique, il a dû se poser à Nagoya (Japon) en raison du mauvais temps.
Depuis qu’il s’est posé au Japon, dans la nuit du 1er au 2 juin, une fenêtre météo a été attendue pendant presque un mois. La situation est particulière complexe, car « il est extrêmement compliqué de prévoir la météo à un horizon de cinq jours ». La plus grosse difficulté était de trouver un « couloir » pour traverser un front nuageux très dense qui s’étend grosso modo de Taïwan à l’Alaska.
C’est finalement lundi, à 03h03 locales (dimanche à 18H03 GMT), que Solar Impulse 2 a décollé de Nagoya en direction Hawaï, avec André Borschberg aux commandes.
« Maintenant en plein vol pour Hawaï. Émotions très fortes, car j’ai passé le point de non-retour: l’exploration commence ici », a tweeté le pilote.
En effet, il a été annoncé que « André Borschberg a franchi le point de non-retour et doit maintenant aller au bout de son vol de 5 jours et 5 nuits ». « Pas de retour en arrière. C’est un aller simple pour Hawaï », a indiqué l’équipe de Solar Impulse.
Le point de non-retour est le moment où l’avion n’est a priori plus en mesure de faire demi-tour.
« Nous avons passé la nuit avec l’équipe pour prendre la décision la plus difficile du projet : foncer vers Hawaï », a pour sa part tweeté Bertrand Piccard.
Selon le plan de vol prévu, Solar Impulse 2 va « d’abord aller au sud, puis à l’est avant de remonter vers le nord en évitant les nuages ».
« André va s’aventurer dans l’inconnu. Ce vol sera exigeant et stimulant notamment compte tenu de sa durée : près de 120 heures avec l’énergie solaire uniquement. C’est un exploit jamais réalisé auparavant dans le monde de l’aviation », souligne l’équipe.
« Nous dormons par périodes de 20 minutes, et comme cela ne suffit pas, j’utilise des techniques de yoga et de méditation, et mon partenaire d’autohypnose, pour nous détendre », avait expliqué André Borschberg. [VIDÉO]