Suite au tremblement de terre de L’Aquila, en 2009, sept scientifiques italiens de renom avaient été condamnés à six ans de prison pour « homicide par imprudence ». Ils sont dans l’attente du verdict en appel.
Le 6 avril 2009, le séisme de l’Aquila a fait plus de 300 morts et des dizaines de milliers de sans-abri, un tremblement de terre qui a traumatisé toute l’Italie en causant des centaines de millions d’euros de dommages.
Suite à ce drame, le tribunal de L’Aquila avait condamné à six ans de prison pour « homicide par imprudence » les sept membres de la Commission italienne des grands risques, principalement des scientifiques de renom. Pour prononcer sa sentence, le tribunal a estimé, en première instance, que les experts avaient donné des informations trop rassurantes à la population. Dans ses attendus, le tribunal faisait état de « manquements aux devoirs de prévision et de prévention », « d’affirmations absolument approximatives, génériques et inefficaces », « d’assurances rassurantes provenant d’une mauvaise analyse des risques » qui ont conduit des habitants à rester dans leurs maisons, « alors qu’une conduite plus prudente aurait permis de sauver des vies ».
Cette décision de justice avait provoqué le tollé dans la communauté scientifique italienne et internationale qui a dénoncé « un procès à la science ». « Nous sommes profondément préoccupés, ce n’est pas juste la sismologie qui a été jugée, mais toute la science », avait par exemple déclaré Charlotte Krawczyk, présidente du département de sismologie de l’Union européenne des Géosciences (GSU).
Dans la foulée de cette condamnation, le président de la Commission italienne des grands risques avait démissionné, estimant que les conditions n’étaient plus réunies « pour travailler avec sérénité », que « Il n’est pas possible de fournir à l’Etat des avis sereins, désintéressés et hautement professionnels avec cette folle pression judiciaire et médiatique. Cela ne s’est jamais produit dans aucun autre pays du monde. Cela signifie la mort du service prêté par des professionnels à l’État ».
Aujourd’hui, les sept accusés sont dans l’attente du verdict en appel de leur condamnation. Quel que soit le verdict de la Cour d’appel, tant les parties que le parquet peuvent encore introduire un recours auprès de la Cour de Cassation.