La comète 67P/Churyumov-Gerasimenko ne cesse de se rapprocher du Soleil, ce qui se traduit par des signes croissants d’activité. La sonde Rosetta est aux premières loges en tant que témoin privilégié.
C’est le 13 août prochain que la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko sera à son périhélie, c’est-à-dire sa plus petite distance avec le Soleil. D’ici là, la comète ne cesse de se rapprocher, ce qui se traduit par des signes croissants d’activité.
Alors que la sonde Rosetta escorte Tchouri depuis le 6 août 2014, la sonde européenne est aux premières loges pour être le témoin privilégié de ce regain d’activité. Concrètement, cela se traduit par des effusions de gaz et de poussière comme l’attestent les images régulièrement transmises régulièrement par la sonde.
Désormais située à environ 255 millions de kilomètres de notre Soleil, et quelque 364 millions de kilomètres de la Terre, Tchouri vient de débuter la phase dite « tiède » de son orbite comme le montre un graphique du CNES.
Ce rapprochement des régions les plus chaudes du Système solaire est en train d’agir sur le noyau cométaire. Il est en train de changer sous les yeux de Rosetta, ce qui est une première historique dans l’exploration spatiale.
Ce rapprochement du Soleil est une bonne nouvelle pour l’observation de la comète, mais aussi pour le robot Philae qui pourrait retrouver suffisamment d’énergie pour se réveiller et à nouveau communiquer avec la Terre.
Comme le prouve les photos présentées lors de l’assemblée générale de l’Union européenne des géosciences, les photos prises par Rosetta peuvent faire sensation. C’est notamment le cas de deux d’entre elles, prises à 2 minutes d’intervalle, qui montrent très clairement l’apparition soudaine d’un jet de gaz et de poussière. « Personne auparavant n’avait encore été témoin du réveil d’un jet de poussière », explique Holger Sierks du Max Planck Institute for Solar System Research (MPS) et responsable de la suite d’instruments Osiris. « Il est impossible de planifier une telle image », précise-t-il.
Autre surprise, alors que les effusions de poussières avaient été observées dans les régions éclairées de Tchouri, celle-ci s’est manifestée à proximité du centre d’Imhotep, une zone alors plongée dans l’obscurité.
Les scientifiques n’excluent pas que ce type de sursaut brusque puisse être fréquent, ce qui pourrait expliquer l’augmentation de la luminosité de la chevelure qui s’est produite le 30 avril 2014. Elle s’était agrandie de plus de 1 800 km avant de se résorber les semaines suivantes.
Pour les personnes intéressées par Rosetta, il est bon de souligner que l’Agence spatiale européenne (ESA) a rendu public 1 297 images de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko prises par la caméra NavCam. Ces photos ont été prises entre le 1er août et le 23 septembre 2014, c’est-à-dire lors de l’approche finale, lorsque la sonde était située à plus de 800 km jusqu’à une centaine de kilomètres. L’ESA a annoncé que la tranche d’images suivantes, couvrant la période octobre et novembre, prises entre 30 et 10 kilomètres du noyau cométaire, seront publiées fin mai.