C’est jeudi, vers 04h00, que la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, la sonde Rosetta et le robot Philae seront à son périhélie, c’est-à-dire au point de l’orbite le plus proche du Soleil.
L’apothéose de la mission Rosetta pourrait bien avoir lieu cette semaine. C’est en effet jeudi, vers 04h00 heure de Paris, que la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, la sonde Rosetta et le robot Philae seront à son périhélie, c’est-à-dire au point de l’orbite le plus proche du Soleil.
Il va s’agir du jour J pour la comète vu que cela devrait correspondre à son maximum d’activité sous l’effet de la chaleur solaire. Pour l’occasion, l’espoir des scientifiques est que les jets de gaz permettront d’attraper des particules organiques piégées depuis 4,6 milliards d’années dans la glace de Tchouri, c’est-à-dire de remonter aux origines de la vie sur Terre.
« C’est le moment où il y aura le plus d’action », a confié Mark McCaughrean, conseiller scientifique à l’Agence spatiale européenne (ESA).
Pour les scientifiques, le scénario le plus excitant serait que le cou du canard de Tchouri se brise, ce qui révélerait de la matière enfouie. « Ce serait le Saint Graal… pour découvrir l’intérieur de la comète », s’enthousiasme Mark McCaughrean.
Ce scénario a tout de même peu de chance de réalisé vu que la plupart des scientifiques estiment que la comète n’est pas suffisamment instable pour se casser.
Alors que les glaces souterraines de la comète se transforment en vapeur en s’approchant du Soleil et provoquent des tempêtes de gaz et de poussières qui sont projetées, Mark McCaughrean explique que « Nous cherchons des matériaux vierges qui pourraient sortir de sous la couche de poussière laissée par le dernier périhélie ».
À son périhélie, jeudi, la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko sera à « seulement » 186 millions de kilomètres du Soleil. Après, elle s’éloignera en suivant la longue courbe elliptique pour entamer une nouvelle orbite de six années et demie.
Rosetta
En orbite de la comète, la sonde Rosetta sera aux premières loges pour assister au spectacle. Elle devra aussi tenter d’attraper des particules émises par la comète, et cela sans se mettre en danger.
Actuellement située à environ 300 km de Tchouri, « les instruments de Rosetta peuvent attraper des particules, mais à des concentrations beaucoup plus faibles », « Elle pourrait ne jamais attraper les rares », précise Mark McCaughrean.
Grâce aux images prises avant et après le périhélie, les scientifiques pourront également comparer l’aspect de la comète avant et après ce passage.
Philae
Posé sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, le robot Philae est idéalement positionné pour observer le passage du périhélie. Le seul souci est que le robot ne communique plus depuis le 9 juillet 2015
« Philae peut-être actif… mais comme nous n’avons pas de contact, nous ne savons rien de son état », explique Patrick Martin, responsable de la mission Rosetta.
Une fois que la comète se sera éloignée du soleil et les éjections de gaz se calmeront, les scientifiques espèrent pouvoir rapprocher Rosetta dans l’espoir de reprendre contact avec Philae.