La sonde Rosetta économise son énergie

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Dans le but de conserver un maximum d’énergie pour continuer à étudier Tchouri, les consommateurs inutiles sont coupés. Il s’agit notamment du communicateur pour Philae.

Jusqu’au 30 septembre prochain, la sonde européenne Rosetta va poursuivre son observation de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko. C’est à cette date que la mission prendra fin avec un atterrissage en douceur à la surface de la comète. Le problème est que ses réserves en énergie s’amenuisent.

Actuellement, Tchouri se situe à environ 520 millions de kilomètres du Soleil, en train de s’en éloigner. Plus cette distance augmente, moins Rosetta reçoit d’ensoleillement sur ses panneaux solaires pour pouvoir fonctionner. D’un autre côté, sur les 1 700 kg de carburant embarqué à son bord lors de son lancement en mars 2014, il ne reste plus que quelques rares kilos pour les manœuvres. Elle doit donc économiser son énergie.

Il est temps de dire au revoir à Philae

Philae, le petit robot qui s’était posé sur Tchouri le 12 novembre 2014 n’a plus repris contact depuis le 9 juillet 2015. Pourtant, l’interface ESS (Electrical Support System Processor Unit) était toujours active dans l’espoir d’une ultime communication. Dans le but d’économiser de l’énergie, l’ESS a été désactivé ce mercredi 27 juillet, à 11 h du matin (heure de Paris). « On s’était fait une raison depuis la fin du mois de janvier, nous étions à l’écoute, mais nous savions qu’il y avait peu de chances d’entendre à nouveau Philae », explique Philippe Gaudon, responsable de la mission Rosetta pour le CNES.
Jusqu'au 8 août, dites au revoir en photo à @Philae2014 via le hashtag #GoodbyePhilae
En coupant les consommateurs inutiles, Rosetta va pouvoir continuer à faire fonctionner dix de ses onze instruments. La sonde va ainsi pouvoir continuer à prendre des images, à renifler du gaz, à analyser du plasma… Dans la mesure où l’activité de Tchouri va le permettre, il est aussi prévu qu’elle se rapproche.

Actuellement, Rosetta est en orbite à 10 km de distance de la comète. D’ici le mois de septembre, il est prévu qu’elle se rapproche à 5 km. Les études récentes visent à suivre son évolution alors qu’elle s’éloigne du Soleil.

D’autres découvertes à venir ?

Plusieurs découvertes sur les comètes ont déjà été faites grâce à Rosetta. « Avec cette mission, nous avons un million de fois plus de données sur les comètes », indique Philippe Gaudon. Il fait aussi remarquer que d’autres découvertes sont encore possibles.

« Nous sommes en train d’archiver les données pour qu’elles soient exploitables même dans quarante ans. Aujourd’hui, les scientifiques ont exploité essentiellement les données recueillies entre 2014 et 2015, il faut encore croiser les résultats de leurs études.

Mais nous pouvons nous attendre encore à des annonces dans les mois à venir à propos de molécules, notamment grâce à l’instrument ROSINA qui analyse le gaz », ajoute le scientifique. Il souligne également que « Nous avons appris beaucoup de choses, mais maintenant il va falloir d’autres missions pour avoir des réponses à certaines de nos questions ».

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