En dévoilant le site d’atterrissage retenu pour le module Philae, l’Agence spatiale européenne fait aussi part de l’aubaine de la mission Rosetta, mais aussi des risques et inconnues de cette première mondiale.
Lancée de la Terre il y a dix ans par l’Agence spatiale européenne (ESA), la sonde Rosetta a déjà rempli une bonne partie de sa mission en arrivant se mettre en orbite autour de la comète 67P/Tchourioumov Guerassimenko. Si la mission de la sonde est de suivre et observer la comète lors de son approche du Soleil, Rosetta aura encore la lourde responsabilité de larguer le module Philae courant novembre.
Au même titre que la mise en orbite de la sonde Rosetta autour de la comète 67P a été une première mondiale, la mission de Philae sera toute aussi inédite vu qu’il s’agit d’essayer de se poser sur la comète. À cet effet, l’ESA a dévoilé le site d’atterrissage retenu, avec la référence J, un point situé sur la « tête » de la comète. Comme l’explique Fred Jansen, responsable de la mission Rosetta, « aucun des sites d’atterrissage retenus ne répondait à 100 % aux critères définis par les ingénieurs, mais c’est finalement le site J qui présente le moins de risques et devrait satisfaire l’intérêt des scientifiques ».
Par cette simple phrase, ce sont tous les risques et les inconnues de cette mission qui sont mis en évidence, notamment l’activité erratique de la comète, « On n’y comprend rien à cette comète » avoue avec humilité un scientifique, ou le risque d’une éruption de gaz inattendue au milieu du site d’atterrissage, sans parler de l’impact de ces gaz sur la sonde Rosetta lorsqu’elle volera à une orbite de seulement 10 kilomètres sous l’influence d’une très faible gravité.
Entre risques et inconnues de cette mission, il faut tout de même souligner l’aubaine pour la science de tout ce qui a déjà été accompli , une aubaine qui pourrait encore s’accroitre si Philae réussit son atterrissage sur la comète, un rendez-vous qui serait une occasion unique d’analyser la composition des matériaux réfractaires qui recouvrent le noyau de la comète 67P/Tchourioumov Guerassimenko, de véritables témoins de l’évolution du système solaire.
Mais si, avec le radar de recule c’est fastoche maintenant !
Ça ne doit pas être évident de se mettre en orbite puis d’atterrir quand la gravitation est insignifiante…