Le marché unique des communications n’est pas encore en place, mais un grand pas en avant vient d’être franchi avec la suppression des frais d’itinérance mobile.
Les mobinautes qui voyageront à travers l’Europe pourront prochainement payer, où qu’ils soient, la même chose que s’ils étaient chez eux lorsqu’ils téléphoneront avec leur mobile. Cela va devenir possible grâce au fait que le Parlement européen vient d’adopter la suppression des frais d’itinérance mobile.
Selon la feuille de route décidée, cette mesure sera effective à la mi-2017, donc malheureusement pas encore pour tout de suite.
« Après 10 ans de lutte interminable, l’itinérance est terminée. Une victoire pour les consommateurs et un tremplin vers un marché numérique européen véritablement unique », a réagi Viviane Reding, l’ancienne vice-présidente de la Commission européenne et rapporteur pour l’Accord sur le commerce des services.
Pour arriver à ce vote, il aura fallu plus de deux de discussions et négociations. Initialement prévue pour la fin 2015, la fin de l’itinérance aura donc près de deux ans de retard.
Il existe certains bémols dans la fin des frais d’itinérance mobile
Comme le fait remarquer Monique Goyens, la directrice générale de l’Organisation européenne des consommateurs, il subsiste tout de même certaines zones d’ombre. « Permettre aux entreprises de limiter les droits d’itinérance pour les voyageurs fréquents, par exemple, est certainement une preuve que la fin promise de l’itinérance en Europe n’est encore d’actualité. Une véritable Europe zéro itinérance repose sur une importante réforme du marché des télécommunications, qui est une tâche gigantesque ».
Une fin de l’itinérance par étapes
Actuellement, les opérateurs peuvent facturer, en plus du tarif normal, jusqu’à 19 cents la minute d’appel sortant, et jusqu’à 5 cents les appels entrants, 6 cents les messages texte, et 20 cents le mégaoctet de données téléchargé. En avril 2016, ses coûts seront diminués de manière substantielle dans une étape intermédiaire avant leur suppression.
Tous les opérateurs ne sont pas à la même enseigne vus que certains proposent déjà du roaming sans surcout dans toute ou partie de l’Union européenne. Pour eux, la transition sera plus facile.
La disparition d’une source de revenus pour les opérateurs.
Si l’utilisateur a de quoi être content de ce vote qui signifie pour eux qu’ils vont payer moins en téléphonant depuis l’étranger, le son de cloche n’est pas le même pour les opérateurs. Pour eux, ce vote signifie avant tout un manque à gagner.
Pur compenser la disparition de cette source de revenus, les opérateurs vont devoir trouver d’autres solutions. Il pourrait s’agir d’autres services, ou d’augment les frais d’itinérance. Mais comme cela ne sera pas possible de le faire en Europe, ils le feront peut-être pour les autres pays.
Plus intelligemment, ne rien faire est aussi une solution. Avec les frais de roaming, les utilisateurs évitaient au maximum de téléphoner lorsqu’ils sont à l’étranger. Avec l’abolition des frais, ils seront tentés de téléphoner normalement, ce qui sera en fait une nouvelle source de revenus pour les opérateurs.