Une réparation réussie de cerveau de souris, par une greffe de neurones, a été effectuée par des scientifiques. Pour la lutte contre les infections neurodégénératives, cet exploit pourrait être expérimenté.
Rétablir les modifications des organes cérébraux, une performance impossible ? Pas tout à fait. Un groupe de scientifique de l’Institut de recherche interdisciplinaire en biologie humaine et moléculaire de Bruxelles et de l’INSERM a abouti à une transplantation de neurones dans le cortex détérioré de souris expérimentales. Une partie du cerveau endommagé de ces souris de laboratoires a été effectivement réparée.
Une guérison automatique
Encourageants sont les résultats de ces expériences qui sont publiés dans la revue Neuron, même si elles ont été faites avec des rongeurs. Les chercheurs se sont basés sur une observation qui montre que les parties du cerveau infectées tentent de guérir de manière automatique, surtout en cas de lésion. Le principe était donc de déclencher l’activité d’autoguérison.
Pour y arriver, c’est in vitro que des cellules souches en embryon ont été fabriquées pour donner des neurones, que les scientifiques ont introduit dans le cortex des rongeurs. Les mouvements, la vision et l’audition sont contrôlés par cette partie complexe du cerveau, le cortex. Il n’y a pas de guérison en cas d’endommagement de cette partie du cerveau, à part une très longue période de rééducation, c’est notamment en cas traumatisme de crânien ou d’un AVC.
Cependant, durant une année de l’expérience, chez 60% des souris de laboratoire, la greffe de neurones a été opérante. Le fonctionnement normal du cortex, auparavant endommagé a repris. Ce sont des amas de cellules non différenciées et des tumeurs qui sont apparues chez les autres souris expérimentales.
Alzheimer, Parkinson
Selon les chercheurs, on est devant une « performance mondiale » qui aurait une influence positive sur les études des infections neurodégénératives, notamment Alzheimer et Parkinson. Néanmoins, rien ne garantit une tentative imminente chez les humains, vu la complexité avancée de leurs cerveaux. Le modèle sera transposé chez les singes dont le cerveau est le plus identique de l’homme. C’est pourquoi la patience est requise pour voir un jour une réparation de lésions cérébrales faite chez l’être humain par une greffe de neurones.