Le cinquième rapport du GIEC distille une nouvelle fois des données alarmantes sur le réchauffement climatique dans le monde. Avant sa finalisation, 2 pages importantes ont été retirées du rapport.
Après les rapports de synthèse de 1990, 1995, 2001 et 2007, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient de publier son cinquième rapport, un document de 166 pages qui met une nouvelle fois en garde contre le réchauffement climatique dans le monde.
Avec des chiffres tels que l’homme est à 95% responsable du changement climatique, que le niveau de la mer pourrait augmenter de près d’un mètre d’ici 2100, ou encore qu’il faudrait baisser de 70% les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2050 pour espérer contenir l’augmentation de la température moyenne sous la barre des 2 degrés, le GIEC distille ses données alarmantes. D’après le Washington Post, « le message aurait pu être encore plus fort. Une des parties les plus importantes du rapport a été enlevée à la dernière minute lors des négociations à Copenhague ».
Selon le Washington Post, un encadré intitulé « Informations relevant de l’article 2 de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) » a disparu juste avant la finalisation du rapport.
Issu du traité mondial signé en 1992 et désormais ratifié par 189 pays, dont les États-Unis, cet article 2 vise à prévenir « toute interférence dangereuse de l’homme sur le système climatique ». L’encadré supprimé à la dernière minute contenait des données préoccupantes au sujet du principe instauré par cet article, comme « une échelle de temps très précise pour les émissions correspondant aux +2 degrés de réchauffement », des informations qui auraient exigé plus de la part des gouvernements, ce qui aurait notablement compliqué les négociations internationales sur le prochain traité climatique.
Jean-Pascal van Ypersele, l’un des rédacteurs du rapport, explique que cet encadré stipulait que nous n’aurions droit qu’à 1 000 milliards de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone d’ici 2100 pour rester sous les 2 degrés d’augmentation, soit 20 à 30 ans d’émission au rythme actuel.
Comme les rapports du GIEC doivent bénéficier de l’accord politique des pays qui composent l’ONU. « À la fin, les gouvernements n’ont pas pu obtenir d’accord, et comme le temps manquait, cet encadré est passé à la trappe ».