Depuis que la NASA a annoncé avoir trouvé de l’eau liquide à la surface de Mars, les chercheurs s’interrogent sur le rôle qu’elle a pu jouer à la surface de la planète rouge.
Certains vont jusqu’à dire que la planète n’était pas si différente de la Terre à une certaine époque avec la présence d’eau et d’une atmosphère.
Plusieurs débats ont commencé, comme celui concernant la création des ravines présentes sur les pentes de la planète rouge.
Selon la théorie de la NASA, ce serait cette eau liquide qui serait à leur origine. Selon une étude française, ce serait du CO2 (dioxyde de carbone). Aujourd’hui, une autre théorie affirme expliquer comment la morphologie de la surface de Mars a été sculptée, notamment ses ravines.
C’est une équipe de chercheurs français, anglais et américains, dirigée par Marion Massé (chercheuse du CNRS à l’université de Nantes) qui publie dans la revue britannique Nature Geoscience une théorie qui explique que Mars a été sculptée par de l’eau bouillante. Comment est-ce possible ? Explications.
De l’eau bouillante coule sur Mars
Tout le monde sait que l’eau bout à 100°C au niveau de la mer. Si on monte en altitude, l’atmosphère s’atténue et l’eau se met à bouillir plus rapidement.
Par exemple, au sommet de l’Everest, elle bout à 60°C. Sur Mars où l’atmosphère est bien moins dense que sur Terre, l’eau entre en ébullition dès 0°C. La présence d’eau bouillante est donc parfaitement plausible en raison de la faiblesse de la pression atmosphérique à sa surface.
La NASA parle d’écoulement de saumure, une solution aqueuse saturée en sel qui ne peut se former sans la présence d’eau. C’est cette eau, qui bout pendant l’été martien lorsque la température moyenne atteint 20°C, qui aurait sculpté le relief de Mars selon l’équipe menée par Marion Massé.
Une théorie de l’eau bouillante sur Mars crédible
Dans Nature Geoscience, les experts expliquent que les simulations réalisées dans un caisson reproduisant les conditions atmosphériques martiennes ont permis de vérifier cette hypothèse.
En plaçant un glaçon d’eau au sommet d’une pente inclinée à 30 degrés recouverte de sable, ils ont constaté que l’eau s’infiltre progressivement dans le sable, sans modifier sa surface, dans des conditions terrestres. Par contre, dans des conditions martiennes, l’eau glacée entre immédiatement en ébullition.
Une fois en ébullition, le gaz libéré provoque l’éjection de grains de sable. Ces grains s’accumulent ensuite en petits monticules pentus qui, une fois suffisamment gros, s’effondrent en créant de véritables avalanches de sable sec… créant ainsi des ravines. « Les phénomènes observés dans ces expériences sont remarquablement similaires aux traces observées sur Mars », commente Wouter Marra, de la faculté d’Utrecht aux Pays-Bas.
Pour les scientifiques, même si elle existe actuellement en très petite quantité à la surface de Mars, l’eau joue un rôle non négligeable dans la sculpture de la surface de la planète. En entrant en ébullition durant les heures les plus chaudes de l’été, son instabilité aurait un impact considérable sur la morphologie de la surface.