L’étrange engin conçu par Jean-Louis Étienne, le Polar Pod, s’apparente à un bateau… mais vertical.
« Le CO2 se dissolvant plus facilement dans les eaux froides que chaud, l’océan Antarctique est un vrai puits de carbone. Il est très important de mesurer précisément ces échanges », explique Jean-Louis Étienne. C’est dans ce but que le médecin et explorateur français de 68 ans est en train de concevoir le Polar Pod.
Alors l’ambition de ce projet est donc de mesurer les concentrations en CO2 au niveau de l’Antarctique, le Polar Pod se veut une station océanique conçue comme un bateau. Actuellement en phase de préparation, la partie visible du projet est une maquette à l’échelle 1/41ème actuellement en test dans le bassin de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER) à Brest.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Polar Pod surprend par sa conception. Il s’agit en effet d’un bateau… conçu verticalement. De fait, il se déplacera en étant remorqué à l’horizontale, pour se renverser verticalement à destination. Des tonnes d’eau au niveau des tubes de la structure vont permettre de faire basculer le bateau le moment voulu.
Mesurant 102 mètres de hauteur, dont 75 immergés, la station se compose d’un treillis en acier, d’un flotteur et d’une nacelle. Un équipage de sept personnes est prévu : un capitaine, deux chefs de quart, quatre ingénieurs.
Polar Pod a été entièrement pensé pour résister au milieu hostile qu’est l’océan Austral, pour consommer le moins d’énergie dans le but de réduire le coût des campagnes scientifiques.
Alors que les essais se révèlent concluants pour le moment, l’explorateur envisage un départ vers l’Antarctique à la fin de l’année 2016. Une fois sur place, l’équipage se laissera dériver et circulera à faible allure pour limiter la pollution et les coûts, mais procédera aussi quotidiennement à la collecte d’informations pour chacun des programmes scientifiques envisagés.
Hormis la mesure du CO2, les autres objectifs de Polar Pod sont de se pencher sur les inventaires d’animaux marins, alors que l’Agence spatiale européenne (ESA) envisagerait également une collaboration dans le but d’une « validation terrain » des données obtenues par le satellite Sentinelle qui sera lancé en 2015.