Plan France très haut débit : le gouvernement manipule en coulisses

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Alors que le but avoué du gouvernement est toujours de réaliser le Plan France très haut débit à l’horizon 2022, des manœuvres en coulisses ont lieu afin de pouvoir atteindre cet objectif.

De prime abord, le rachat de SFR par Numericable au lieu de Bouygues Telecom est une opération intervenant entre deux groupes, sans intervention extérieure. Pourtant, face à tous les enjeux, l’élément politique a certainement contribué à cette acquisition, mais également à toutes les manœuvres actuellement en cours en coulisses.

Si la vente de SFR par Vivendi repose sur un besoin de recentrage des activités du groupe, le rachat par Numericable repose avant tout sur le risque pour l’emploi et l’amour propre du gendarme de la concurrence qu’il ne fallait pas froisser. Dès lors, les véritables enjeux annoncés semblent relativement secondaires, ce rachat s’inscrivant véritablement dans une stratégie plus globale, celle du Plan France très haut débit, une stratégie dirigée par Bercy !

Alors que ce plan prévoit la couverture de 80% de la population en fibre optique FTTH) d’ici à 2022, la problématique de la mutualisation des réseaux est autant la clé du problème que le problème en lui-même.

Une mutualisation des infrastructures, telle que l’accord entre Bouygues Telecom et SFR au sujet de 11 500 pylônes d’antennes, est un réel plus. Le souci est que Numericable propose du très haut début jusqu’au dernier répartiteur, pas à l’utilisateur comme souhaité par le gouvernement. Dès lors, des alternatives doivent être proposées pour compenser cette nouvelle donne.

Le scénario serait qu’Orange rachète Bouygues Telecom, ce dernier revendrait alors son réseau mobile à Free, tout cela pour que Free s’engage finalement aux côtés d’Orange dans le déploiement de la fibre FTTH. Par ce synopsis, Bercy tente avant tout de préserver son Plan France très haut débit avec une mutualisation qui permettrait aux opérateurs d’investir dans des zones moins denses.

Cette ingérence de la politique dans l’économie n’est certainement par une bonne chose, car elle rend tout… compliqué. En effet, pourquoi ne pas imaginer un autre scénario qui verrait Free racheter Bouygues Telecom pour ne pas se retrouver isolé ?

Bouygues Telecom en bleu, SFR en rouge, les zones denses en gris.
Bouygues Telecom en bleu, SFR en rouge, les zones denses en gris.
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