Piratage de Sony Pictures : lorsqu’enquête et contre-enquêtes s’opposent

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

D’après les enquêteurs américains en charge de l’affaire du piratage de Sony Pictures, l’implication de la Corée du Nord est sans équivoque, ce qui n’est pas l’avis des contre-enquêtes.

Qui a orchestré la cyberattaque qui a visé le studio Sony Pictures ? Si on sait que l’attaque proprement dite a été signée par le groupe de hackers qui se fait appeler GOP (Guardian of Peace), qui est le réel commanditaire de cette attaque ?

Selon le FBI, la Corée du Nord est actuellement considérée comme étant le responsable de ce piratage, même s’il reste encore de nombreux points à éclaircir. Alors que le gouvernement américain a déjà officiellement pointé du doigt la supposée implication de Pyongyang, une source proche du dossier évoque que les investigations se portent actuellement sur les aides éventuelles dont aurait bénéficié le pays pour mener cette cyberattaque.

Il semble désormais acquis que « la Corée du Nord n’a pas la capacité d’avoir menée elle-même certains points de la campagne de piratage », ce qui pousse les autorités américaines à explorer d’autres pistes, par exemple des contrats entre Pyongyang et des groupes de pirates.

À l’encontre des thèses officielles, l’entreprise spécialisée en cybersécurité Norse Corp considère pour sa part que Sony Pictures a été piraté « de l’intérieur » par un groupe de hackers incluant une ancienne employée du studio. Cette théorie se base sur le fait qu’il fallait « une connaissance approfondie du système afin d’accéder et de naviguer au sein du réseau, et récupérer de façon sélective les données les plus sensibles ».

Une employée de Sony, licenciée au printemps 2014, aurait pu parfaitement s’allier à des pirates pour perpétrer cette attaque. Des traces d’échanges auraient d’ailleurs été relevées sur des forums où l’attaque aurait pu être coordonnée.

Après avoir analysé les échanges de communication des pirates présumés, la firme de consulting Taia Global considère pour sa part que la piste russe est plus probable que la piste nord-coréenne.

À cela, il faut ajouter la position ambiguë de la Corée du Nord qui nie d’un côté toute implication dans cette attaque pour de l’autre côté déclarer toute la « légitimité » de cette action.

Alors que l’enquête et les contre-enquêtes s’opposent, Mark Rasch, un ancien procureur fédéral américain pense que « le gouvernement a agi prématurément en annonçant, sans équivoque, que la Corée du Nord était responsable de tout ça. […] Il y a de nombreuses théories concernant l’origine de l’attaque. Le gouvernement doit explorer toutes les pistes ».

Alors que le film « The Interview » était au cœur de cette cyberattaque, Sony Pictures profite de la médiatisation faite autour de ce film pour engranger 18 millions de dollars en une semaine de mise à disposition au téléchargement du film sur internet.

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