Les analyses des données envoyées par Philae en novembre 2014 ont permis de découvrir la présence de quatre molécules jamais détectées sur une comète, une découverte qui pourrait faire avancer la recherche sur l’origine de la vie.
Le robot Philae, posé à la surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, n’a plus donné signe de vie depuis le 9 juillet dernier. Cela ne signifie pas que l’atterrisseur est mort et n’empêche surtout pas les scientifiques de travailler sur les données déjà transmises.
C’est justement sur les informations envoyées en novembre 2014 par le petit robot que les chercheurs ont pu identifier 16 composés qui se répartissent en six classes de molécules organiques, notamment des alcools et des amines.
Ces observations permettent d’avoir un aperçu des processus chimiques qui se produisent dans un noyau cométaire et dans le nuage de poussière qui a donné naissance au système solaire, il y a 4,6 milliards d’années.
La grosse surprise a été la découverte de la présence de quatre molécules organiques, des briques de la vie, encore jamais observées sur de si petits corps célestes. Selon Jean-Pierre Bibring, professeur à l’Université Paris-Sud et responsable scientifique de Philae, « Cette découverte pourrait faire avancer la recherche sur l’origine de la vie ».
« On découvre quasiment tout ce qu’on ignorait avant sur un noyau cométaire. Et rien de ce qu’on voit ne correspond réellement à ce qu’on pouvait imaginer d’une comète, depuis sa structure globale et à petite échelle aux propriétés physiques et à sa composition », a expliqué Jean-Pierre Bibring.
Les quatre molécules en question sont notamment du méthyle et de l’acétone, les précurseurs de molécules telles que les sucres et les acides aminés, des molécules importantes pour la vie, car entrant dans une chaîne d’évolution chimique pouvant aboutir à la formation de briques élémentaires de la vie.