Philae : Rosetta va braver la poussière de Tchouri

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Dans le but de favoriser les communications avec Philae, l’ESA prévoit de rapprocher Rosetta de Tchouri, malgré les risques liés à la poussière.

C’est le weekend dernier que Philae a surpris tout le monde en reprenant soudainement contact, sept mois après être entrée en hibernation.

Pour l’heure, l’atterrisseur est incapable d’obtenir suffisamment d’énergie solaire pour rester opérationnel à la surface de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Mais comme Tchouri se rapproche du soleil, ce n’est qu’une question de temps avant que cela s’améliore.

Le véritable problème est que Philae communique avec Rosetta que lors de courtes communications, seulement 85 secondes. Si cela suffit pour recevoir un rapport de l’état du robot, ce temps de communication est insuffisant pour lui donner des ordres.

Dans le but d’améliorer les communications, Rosetta doit donc se rapprocher. Le problème c’est que la sonde européenne se tient pour le moment à distance respectueuse pour se protéger des émissions de poussières. Se rapprocher signifie donc prendre un risque.

Le risque posé par cette poussière est qu’elle perturbe les systèmes de positionnement de Rosetta.

« La comète est très active en ce moment, pour comprendre, il faut s’imaginer conduire sa voiture à travers une tempête de neige », explique Elsa Montagnon, directrice adjointe de vol à l’ESA. « Nous allons le faire de manière sûre, quitte à reculer Rosetta si nous constatons que l’activité est trop importante ».

Alors que l’ombre a causé la mise en hibernation de Philae, les scientifiques remercient aujourd’hui cette ombre. En effet, si le robot n’avait pas raté son atterrissage en rebondissant plusieurs fois, il serait aujourd’hui plus opérationnel en raison de la chaleur.

En attendant de meilleures communications, le programme scientifique de Philae est en cours d’élaboration. Le forage qui n’a pas pu être fait est une priorité. Mais avant cela, il est prévu de commencer par des expériences à moindre risque, comme tester l’atmosphère environnante et prendre de nouvelles images du terrain.

« Nous allons commencer avec les instruments ROMAP, Mupus et Sesame, car ils nécessitent moins d’énergie et ne requièrent aucun mouvement. Après, nous utiliserons Civa, Consert, Rolis, Cosac et Ptolemy pour « renifler » l’atmosphère. La dernière activité sera l’utilisation de la perceuse APXS… l’activité la plus risquée ».

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