Faute d’énergie, le module Philae s’est mis en veille prolongée. Tous les scientifiques attendent, espèrent, que le module se réveillerait prochainement.
Depuis son largage par la sonde européenne Rosetta, le module laboratoire a capturé l’imagination de milliers de personnes, pas seulement des scientifiques, mais aussi le grand public. Malheureusement, malgré l’atterrissage réussi sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, tout ne s’est pas passé tout à fait comme espéré.
Lors de son contact avec Tchouri, les harpons censés arrimer le module à la comète ne se sont pas déclenché, ce qui a fait rebondir le module… pour finalement se retrouver dans une position inconfortable, un pied en l’air et surtout pratiquement privé de soleil.
Sur la seule autonomie de ses batteries, les instruments embarqués ont pu procéder à deux jours d’exploration détaillée de la comète avant que Philae annonce : « Je me sens un peu fatigué avez-vous toutes mes données ? Je pourrais faire une sieste… », un message qui a précédé son entrée en veille prolongée faute d’énergie suffisante pour fonctionner.
Maintenant que tout le monde est dans l’attente de son réveil, c’est le temps des analyses de toutes les données que le module laboratoire a envoyées, mais aussi le moment de se poser les questions sur l’impact pour la mission du rebond.
C’est ainsi que Laurence O’Rourke, ingénieur système de l’atterrisseur, déclare par exemple que « C’est la change dans notre malchance […] Ouais, nous sommes coincés contre un mur, mais si vous regardez l’emplacement d’origine où nous étions censés atterrir et celui où nous sommes, nous aurions été dans un champ de poussière dans une région magnifiquement plate alors que nous pouvons explorer les images et les structures de la paroi de la comète ». Elle ajoute que « Nous avons eu un certain nombre d’accidents heureux. C’est de la malchance d’avoir rebondi, mais cela nous offre un avantage scientifique majeure, des résultats des deux emplacements ».
Comme l’explique Laurence O’Rourke, le véritable souci est de connaitre l’emplacement exact de Philae de pouvoir déterminer approximativement son réveil. Dans une ultime manœuvre, les ingénieurs ont réussi à réorienter le plus grand panneau solaire dans le but de capter le plus d’ensoleillement lorsque la comète se rapprochera du Soleil.
D’ici là, les scientifiques estiment également que ce passage à l’ombre de Philae pourrait être une chance incroyable, celle que l’atterrisseur puisse être protégé de la chaleur lorsque la comète s’approchera du Soleil vu qu’il est capable de se réchauffer, mais pas de se refroidir. De fait, grâce à sa situation à l’ombre, Philae pourrait rester en vie jusqu’en août prochain, lorsque la comète sera au plus proche du Soleil.
Alors que tout le monde attend, espère, que Philae se réveille, Laurence O’Rourke explique sa séquence de redémarrage :
· Avec assez d’ensoleillement sur ses panneaux solaires, Philae va redémarrer
· Il va commencer par réchauffer ses batteries
· Dès que les batteries seront réchauffées, elles se rechargeront
· Une fois que le module disposera d’assez d’énergie, il va tenter de contacter Rosetta pendant deux minutes toutes les 30 minutes. S’il ne parvient pas à prendre contact, il éteindra l’émetteur et réessayera 30 minutes plus tard.
Alors que Philae a besoin d’une puissance infime pour fonctionner, de l’ordre de celle de deux ou trois piles AA domestiques, il faut juste que le module ne soit pas trop froid, un cas de figure qui devrait s’améliorer à l’approche du Soleil.
Une fois de plus, le seul souci est la position exacte de Philae pour que les scientifiques estiment son retour à la vie.