Paralysé, un homme peut remarcher après une greffe de cellules nerveuses

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Quatre ans après avoir été victime d’une agression qui lui a totalement déchiré des nerfs de la colonne vertébrale, un pompier bulgare de 40 ans commence à remarcher suite à une greffe de cellules nerveuses.

« Quand ça commence à revenir, vous vous sentez revivre, comme si c’était une nouvelle naissance. C’est une sensation incroyable, difficile à décrire » confie Darek Fidyka, un pompier bulgare de 40 ans, qui est la première personne au monde à pouvoir remarcher après une déchirure totale des nerfs de la colonne vertébrale.

Quatre ans après avoir été victime d’une agression qui lui a totalement déchiré des nerfs de la colonne vertébrale, deux ans après avoir été opéré, Darek Fidyka peut désormais marcher avec un déambulateur. Il a pu reprendre une vie quasiment normale, et peut même de nouveau conduire une voiture.

Pour pouvoir remarcher, Darek Fidyka a été opéré à deux reprises, en Pologne, par l’équipe du docteur Pawel Tabakow, de l’université de Wroclaw. Les chirurgiens ont utilisé des cellules nerveuses en provenance du système olfactif du patient, des cellules sur lesquelles les tissus sectionnés ont pu se développer.

Alors qu’il paraissait jusqu’à présent impossible que des fibres nerveuses sectionnées puissent se reconstituer, « Nous pensons que cette procédure est une découverte capitale qui, si elle est développée, apportera un changement historique pour les personnes souffrant de blessures de la colonne vertébrale » commente le professeur Geoffrey Raisman, de l’Institut de neurologie de l’University College de Londres (UCL), à l’origine de la découverte de la technique, en laboratoire.

Alors que cette annonce pourrait être une avancée capitale pour la santé, Alain Privat, chercheur à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) spécialisé dans la reconstruction de la moelle épinière, appelle à la prudence en soulignant que l’opération devait être « reproduite pour qu’on puisse en tirer des conclusions », mais aussi que « Seul un véritable essai clinique permettra de montrer que c’est bien le fait d’avoir greffé des OEC qui a refait fonctionner la moelle épinière ».

Sans être rabat-joie, il tient aussi à faire remarquer que plusieurs interrogations devront être levées comme celle de savoir si la moelle épinière était bien totalement sectionnée.

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