Apple Pay n’a pas encore gagné son pari de devenir l’incontournable moyen de paiement mobile. Si le système séduit, tout le monde n’est pas pour autant séduit.
En se félicitant que plus d’un million de cartes de crédit avaient été activées durant les trois premiers jours qui ont suivi le lancement d’Apple Pay aux États-Unis, Tim Cook a tenté de faire croire que le système de paiement mobile d’Apple avait totalement séduit. Dans la réalité, la situation est nettement plus contrastée.
Pour sa sécurité et sa simplicité, Apple Pay séduit bien évidemment ses utilisateurs.
Des enseignes comme McDonald’s qui peuvent grappiller encore quelques précieuses secondes grâce à Apple Pay ont bien évidemment été séduites. Ce qui est bien évidemment le cas de tous les établissements financiers qui ont adhéré au projet, Visa et MasterCard en tête, qui profitent directement des commissions sur les transactions.
Mais ce qu’il ne faut pas oublier, ce sont tous les autres, les utilisateurs de smartphones sous Android ou Windows Phone, ceux qui ne disposent pas d’un iPhone 6 ou 6 Plus, ou les enseignes qui n’ont pas adopté Apple Pay, à commencer par de grands groupes comme les supermarchés Wal-Mart et Target, les magasins d’électronique Best Buy, les pharmacies CVS et Rite-Aid, etc. Tous ces acteurs du paiement mobiles ne doivent pas être oubliés.
Pour les commerçants qui ne sont pas partenaires d’Apple Play, la raison est simplement qu’ils n’ont rien à y gagner, la commission de 2 à 3% étant toujours facturée par les émetteurs de cartes de crédit. C’est principalement pour cette raison que ces enseignes se sont alliées au consortium MCX, un projet qui vise à proposer, l’année prochaine, le système de paiements mobile CurrentC.
Grâce à CurrentC, les commissions devraient disparaitre, ou en tout cas être fortement réduites.
Pour les commerçants, la très, trop, haute sécurité d’Apple Pay les empêche d’avoir de précieuses informations sur les clients, notamment dans le cas des programmes de fidélité. Là encore, CurrentC répondra aux attentes des enseignes.
Le dernier point très important est que CurrentC sera disponible pour toutes les plateformes, ce qui signifie que les mobinautes sous iOS, Android et Windows Phone pourront l’utiliser, ce qui est plus intéressant tant pour les utilisateurs que pour les commerçants.
Au final, on se rend compte qu’Apple est très loin d’avoir gagné son pari d’imposer son système de paiement mobile comme étant la référence. En y réfléchissant un peu plus, on constate qu’il ne cible en fait que « un petit groupe de personnes à revenus élevés » résume Bob O’Donnell, du cabinet IDC.