Les ambitions d’OVH sont mondiales. Pour jouer dans la cour des grands, la société roubaisienne s’est donné les moyens de donner un gros coup d’accélérateur à l’échelle planétaire.
OVH peut être considéré comme un fleuron de l’économie numérique française. Mais les ambitions de la société roubaisienne ne sont surtout pas de se cantonner à l’Hexagone, sa vision est de conquérir le monde. Sa conférence Summit de ce mardi l’a confirmé.
Bien que la conférence Summit soit un rendez-vous plutôt technique, elle a aussi servi à expliquer les ambitions mondiales d’OVH, notamment de souligner son incroyable expansion à l’étranger dans le but de devenir un acteur mondial incontournable de l’hébergement.
À l’heure actuelle OVH est le cœur de 18 millions de sites web, d’applications mobiles, de systèmes informatiques de grandes entreprises qui tournent sur ses infrastructures hébergées dans de gigantesques centres de données. Après s’être développé en France, en particulier à Roubaix, Paris, Strasbourg, Gravelines, et Canada pour mettre un pied sur le continent américain, OVH intensifie sa conquête internationale. L’entreprise annonce ainsi qu’elle va faire passer son nombre de datacentres de dix à vingt, soit doubler leur nombre en seulement une année. L’entreprise de la famille Klaba a en effet l’intention d’ouvrir dix centres de données de plus en douze mois, en Australie, à Singapour, en Pologne, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas et, surtout, aux États-Unis.
« Les États-Unis, c’est un défi de complexité et de risque », admet Laurent Allard, le directeur général. « Nous sommes le seul acteur de rang mondial à ne pas avoir notre siège aux États-Unis […] les USA, c’est 50 % du chiffre d’affaires mondial ».
Mais pour protéger les données de ses clients européens, qu’ils ne soient pas soumis au Patriot Act qui les rendraient visibles des autorités américaines, la société a créé une entité juridique distincte et prévoir une infrastructure aux USA qui n’hébergera que les données américaines. Un premier centre de données a été acheté sur la côte est, un autre suivra à l’ouest.
« Le gros de notre croissance, c’est l’Europe. Notre stratégie est de conforter notre position. Désormais, OVH, dans tous ses métiers, est en mesure de se frotter à Amazon, Microsoft, IBM, Rackspace, mais en moins cher et plus flexible », c’est ce qu’OVH n’a pas manqué de souligner.
Pour croitre à cette vitesse vertigineuse, OVH a fait le choix d’ouvrir son capital à deux fonds d’investissement, américains. « Nous pourrions continuer en autofinancement, mais au lieu de lancer ces dix datacentres en douze mois, il nous faudrait trois ans et demi ou quatre ans. La difficulté, c’était de pouvoir accélérer ». L’arrivée de 250 millions d’euros va donc permettre à OVH d’être valorisé à plus d’un milliard d’euros. Cela va surtout permettre à la firme roubaisienne de se donne les moyens de conquérir les États-Unis et le monde entier… rapidement.