Culture numérique

Où sont fabriqués les téléphones Samsung en 2025 ? Carte d’une production en mutation

Alors que Samsung conserve sa position parmi les géants mondiaux du smartphone, l’évolution discrète mais profonde de sa stratégie industrielle rebat les cartes de la production mondiale. Entre diversification géographique et ambitions écologiques, l’origine de votre prochain Samsung en dit plus qu’il n’y paraît.

Depuis ses débuts modestes dans la Corée du Sud d’après-guerre, Samsung s’est imposé comme un empire technologique planétaire. En 2025, confronté à une concurrence exacerbée, le groupe affine encore sa carte industrielle pour conjuguer compétitivité, innovation et durabilité.

La question de savoir où est fabriqué un Samsung phone dépasse ainsi la simple curiosité : elle reflète les grandes manœuvres d’une industrie sous tension, entre dynamiques régionales et pressions écologiques croissantes.

Le Vietnam, pilier indéboulonnable de la production Samsung

Avec plus de 150 millions de smartphones produits chaque année, les deux usines de Thai Nguyen restent le cœur battant de la production mondiale de Samsung (source : Business Korea).
En 2025, un troisième site est venu compléter le dispositif, dédié notamment à l’assemblage des modèles pliables Galaxy Z et aux nouveaux smartphones embarquant des modules d’intelligence artificielle.

L’engagement de Samsung au Vietnam n’est pas seulement économique : c’est aussi un ancrage politique dans une région devenue stratégique face aux tensions commerciales sino-américaines.

L’Inde, entre production de masse et pari technologique

Si l’usine de Noida conserve son statut de plus grande capacité de production de smartphones au monde, l’Inde n’est plus simplement un atelier pour Samsung.

En investissant 700 millions de dollars dans un nouveau centre de recherche adjacent (source : The Economic Times), Samsung entend désormais développer localement des innovations destinées aux marchés émergents… mais aussi aux consommateurs européens et américains.
Un pari audacieux qui vise à faire de l’Inde bien plus qu’une simple base d’assemblage.

Brésil et Indonésie : des bastions régionaux en pleine expansion

À Manaus, au cœur de l’Amazonie brésilienne, Samsung continue de produire l’essentiel des Galaxy destinés au marché sud-américain. Un choix stratégique, autant pour contourner les lourdes taxes d’importation que pour se rapprocher de ses utilisateurs.

En Indonésie, l’automatisation massive des lignes de production à Bekasi, après les perturbations liées à la pandémie, a permis à Samsung de tripler sa capacité annuelle dès 2025 (source : Jakarta Post).
Le géant coréen y voit une opportunité de renforcer son emprise sur un marché asiatique en forte croissance.

Quand Samsung mise sur l’ODM pour rester compétitif

Une part de plus en plus importante des Samsung phones made repose sur des partenaires ODM, notamment pour les gammes Galaxy A et M.

D’après Counterpoint Research, 25 % des smartphones Samsung expédiés en 2025 sont désormais issus de ce modèle externalisé.

Si cette approche réduit les coûts face à la concurrence féroce des constructeurs chinois, elle impose également à Samsung de renforcer ses contrôles qualité pour préserver son image de marque, socle de sa domination historique.

Une industrialisation sous le signe de l’écologie

Samsung ne se contente plus de produire en masse : il veut produire mieux.
Dès 2024, Samsung announced un plan ambitieux visant à réduire de 30 % l’empreinte carbone de ses usines d’ici 2030.

Au Vietnam et en Inde, l’installation de panneaux solaires sur les toits industriels et l’utilisation accrue de matériaux recyclés témoignent d’une volonté réelle d’évoluer vers un modèle plus durable.
Une évolution nécessaire, sous la pression des régulations internationales et d’une opinion publique de plus en plus exigeante.

L’origine du téléphone Samsung influence-t-elle sa qualité ?

Depuis l’affaire du Galaxy Note 7, Samsung recalled son approche qualité dans toutes ses unités de production, quel que soit le pays.

En 2025, que votre Samsung phone soit assemblé à Hanoi, Noida ou Manaus, il bénéficie des mêmes standards rigoureux d’inspection, validés par Samsung electronics.
Un engagement vital dans un marché où la fidélité du consommateur repose autant sur la réputation que sur l’innovation technologique.

Les défis industriels qui attendent Samsung

Samsung devra continuer à équilibrer sa stratégie entre diversification géographique et innovation permanente.

La montée en puissance des écrans pliables, l’intégration de l’IA mobile et l’exigence de neutralité carbone transformeront en profondeur ses sites industriels.

Parallèlement, la dépendance croissante au modèle ODM pourrait, si elle n’est pas maîtrisée, devenir une vulnérabilité stratégique, particulièrement sur les segments premium où la qualité perçue est primordiale.
Samsung sait que pour rester le maître du jeu, il lui faudra continuer à évoluer, avec prudence mais sans relâche.

À retenir

  • Le Vietnam reste le principal centre de production Samsung, bientôt renforcé par l’Inde sur l’innovation.
  • Le Brésil et l’Indonésie deviennent des hubs régionaux stratégiques.
  • 25 % des Samsung phones sont désormais fabriqués via des partenaires ODM.
  • Samsung mise sur des usines plus durables pour atteindre ses objectifs environnementaux d’ici 2030.
  • La qualité perçue reste homogène, indépendamment du lieu de fabrication.
  • Le groupe devra jongler entre innovation technologique, exigences écologiques et tensions géopolitiques pour rester leader mondial.

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