Oleg Kononenko revient sur Terre après 1 111 jours en orbite

Emilie DUBOIS
Rédigé par Emilie DUBOIS
Oleg Kononenko est extrait de la capsule Soyouz MS-25 après avoir passé 374 jours en orbite, un record pour la Station spatiale internationale.

Le 23 septembre 2024 marque une date clé pour l’exploration spatiale. Ce jour-là, le cosmonaute russe Oleg Kononenko a réalisé un retour impressionnant sur Terre à bord de la capsule Soyouz MS-25, atterrissant dans les steppes du Kazakhstan après un séjour de 374 jours dans l’espace. Accompagné de son compatriote Nikolaï Tchoub et de l’astronaute américaine Tracy Caldwell Dyson, Kononenko a consolidé sa place dans l’histoire avec un total cumulé de 1 111 jours en orbite, un record qui semble inatteignable pour le moment.

Un séjour exceptionnel à bord de l’ISS

Cette mission marque la cinquième et la plus longue participation de Kononenko à une expédition dans l’espace. Avec Tchoub, qui effectuait sa première mission, ils ont battu le record de la plus longue mission à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Leur mission a non seulement permis d’observer de manière inédite les effets des séjours prolongés en orbite sur le corps humain, mais aussi de mieux comprendre les défis des futures missions vers la Lune ou Mars.

Tracy Caldwell Dyson, quant à elle, a passé 184 jours dans l’ISS, ayant rejoint l’équipage en mars 2024. Ensemble, ces astronautes ont contribué à des recherches cruciales pour l’avenir de l’exploration spatiale.

Portraits des astronautes Tracy Caldwell Dyson, Oleg Kononenko et Nikolaï Tchoub en combinaisons spatiales avant leur mission à bord du Soyouz.
Les astronautes Tracy Caldwell Dyson, Oleg Kononenko et Nikolaï Tchoub photographiés avant leur mission de longue durée à bord de la Station spatiale internationale, vêtus de leurs combinaisons de lancement et d’atterrissage Soyouz.

L’impact physique et psychologique d’un long séjour

Les missions de longue durée comme celle-ci sont de véritables épreuves pour les astronautes. Malgré un programme intensif d’exercices visant à minimiser la perte musculaire et osseuse, le retour à la gravité terrestre est souvent brutal. À leur retour, les astronautes subissent des tests médicaux rigoureux, suivis de mois de rééducation. Lors de leur extraction de la capsule Soyouz, les trois astronautes, bien que souriants et visiblement en bonne santé, ont été transportés vers des chaises pour des contrôles médicaux immédiats, un rituel désormais bien établi après des séjours aussi prolongés en microgravité.

Un record historique : 1 111 jours dans l’espace

Oleg Kononenko, véritable vétéran de l’espace, a désormais inscrit son nom en lettres d’or dans les annales de l’exploration spatiale avec ce total de 1 111 jours en orbite. Ce chiffre dépasse largement le précédent record détenu par son compatriote Gennady Padalka, qui avait cumulé 878 jours. Il est à noter qu’il n’y a actuellement aucun astronaute en activité capable de rivaliser avec cette prouesse, même si des figures comme Peggy Whitson, de la NASA, restent parmi les plus expérimentées.

Oleg Kononenko et Nikolaï Tchoub dans l'ISS pendant leur mission record de 374 jours en orbite.
Oleg Kononenko (au premier plan) et Nikolaï Tchoub à bord de la Station spatiale internationale, participant à une mission record de 374 jours en orbite.

Une mission aux enjeux politiques

Ce retour spectaculaire intervient dans un contexte géopolitique tendu. Alors que les relations entre la Russie et les pays occidentaux sont particulièrement fragiles en raison des tensions liées à la guerre en Ukraine, les vaisseaux Soyouz restent un moyen crucial pour assurer la rotation des équipages vers l’ISS. Roscosmos, l’agence spatiale russe, continue de jouer un rôle central dans cette collaboration, malgré les difficultés internes et les sanctions qui pèsent sur le secteur spatial russe.

Cependant, cette mission prouve que la science spatiale transcende souvent les enjeux politiques. Les résultats des recherches menées lors de cette mission de 374 jours pourraient grandement influencer les futures expéditions vers Mars ou d’autres destinations plus lointaines, en apportant des données précieuses sur les effets d’un séjour prolongé dans l’espace.

Et après ?

Le retour de Kononenko soulève des questions quant à son avenir. À 60 ans, et après avoir passé l’équivalent de plus de trois ans en orbite au cours de sa carrière, prendra-t-il sa retraite ou se lancera-t-il dans une nouvelle aventure spatiale ? Seul le temps le dira. Mais une chose est certaine : son expérience et ses récits inspireront les futures générations d’astronautes.

Avec cette mission, la course à l’exploration spatiale connaît un nouveau tournant, et le record d’Oleg Kononenko rappelle que les frontières de l’humanité s’étendent désormais bien au-delà de notre planète. L’exploration de l’espace, elle, ne fait que commencer.

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