Les révélations d’Edward Snowden sur les pratiques de la NSA obligent les États-Unis à réformer son Agence nationale de sécurité. Le problème est que la première tentative de réforme, adoptée jeudi par la Chambre des représentants, ne fait l’unanimité en étant trop ambigüe.
Les réformes promises de l’Agence nationale de sécurité avaient le soutien des géants du web et de différentes ONG soucieuses du respect de la vie privée. Pourtant, ce soutien vient de disparaitre suite à l’adoption, jeudi, d’une première proposition de réforme de la NSA par la Chambre des représentants.
Adoptée par 303 voix contre 121, la loi « USA Freedom » est la première réforme majeure des programmes de surveillance électronique de la NSA. Selon ce texte, qui doit encore être examiné et amendé par le Sénat dans les prochaines semaines, l’Agence n’aura plus le pouvoir d’obliger les opérateurs américains à livrer l’intégralité des métadonnées des appels passés sur leurs réseaux aux États-Unis. L’obtention d’une ordonnance individuelle auprès de la cour secrète dédiée aux écoutes, la Foreign Intelligence Surveillance Court (FISC), sera requise sur la base d’un soupçon « raisonnable ».
Ce n’est pas ça qui dérange les géants de l’internet et les associations de défense de la vie privée, c’est le fait que quelques lignes très techniques ont été modifiées au dernier moment par rapport à la version unanimement adoptée en Commission, une modification qui ouvre la porte à une surveillance massive de données d’internautes.
Jim Sensenbrenner, coauteur de la loi, déclare « Je partage votre déception », mais ajoute que « Ne laissez pas le mieux devenir l’ennemi du bien » en soulignant le fait que le nouveau texte augmente la transparence des activités de la NSA.
Mais tout n’est pas perdu pour les réformistes, le Sénat peut encore apporter sa touche a texte, ce qui signifie déjà une intense activité du côté des lobbies.