En route vers Pluton, la sonde américaine New Horizons a pris la première image couleur de la planète naine et de sa lune Charon.
« La littérature scientifique regorge d’informations sur les caractéristiques de Pluton et de ses lunes basées sur des observations faites depuis la Terre. Nous n’avons jamais étudié Pluto d’aussi près », a déclaré John Grunsfeld, administrateur adjoint des missions scientifiques de la NASA. Cette déclaration intervient alors que la sonde américaine New Horizons vient de prendre la première image couleur de Pluton et de sa lune Charon.
À l’heure actuelle, la sonde se rapproche à quatre kilomètres à la seconde de Pluton. Ce n’est que le 14 juillet prochain qu’elle sera au plus près de la planète naine.
New Horizons est encore un peu loin de son objectif pour faire de bonnes observations. C’est ainsi que Pluton et Charon apparaissent encore comme des boules lumineuses floues avec l’espace en toile de fond. Le cliché a été pris par un instrument baptisé Ralph.
Conçu par Ball Aerospace, Ralph est un instrument de mesure multispectrale qui permet d’obtenir des images visibles et proches de l’infrarouge. Grâce à ses trois miroirs, sa résolution est 10 fois plus élevée que celle de l’œil humain.
Alors que New Horizons a quitté la Terre il y a pratiquement dix ans, la sonde va fournir de plus en plus d’informations pertinentes à mesure qu’elle approche de Pluton. « Notre connaissance du système de Pluton augmentera réellement exponentiellement et je ne doute pas qu’il y aura des découvertes passionnantes », explique John Grunsfeld.
« C’est de la pure exploration : nous allons transformer des points lumineux en une planète et un système de lunes devant vos yeux ! », s’est enthousiasmé Alan Stern, le chercheur principal de New Horizons du Southwest Research Institute au Texas.
Si New Horizons va pouvoir prendre des clichés de Pluton et de ses lunes, ainsi que d’autres mesures, l’envoi de données collectées vers la Terre s’annonce bien plus complexe qu’il n’y parait en raison de l’énorme distance qui sépare la sonde de notre planète. Elle ne peut en effet envoyer des données qu’à environ 1 kb/s, un signal qui prend plus d’un quatre heures pour revenir sur Terre.