Le futur lanceur lourd de la NASA, le SLS, n’est pas pour tout de suite. Une étape importante vient d’être franchie avec un premier test réussi pour sa fusée d’appoint.
Dans sa version la plus lourde, le Space Launch System (SLS) sera le lanceur le plus puissant jamais construit. Avec sa capacité de 130 tonnes, il surpassera les 118 tonnes de la fusée Saturn V qui avait lancé les capsules Apollo vers la Lune.
Le SLS n’est pas pour tout de suite. Son premier vol d’essai est en effet prévu pour 2018, pour lancer la capsule non habitée Orion. Cela ne signifie pas pour autant que la NASA n’avance pas sur ce projet de longue haleine.
C’est ainsi que l’agence spatiale américaine a procédé mercredi à un premier test au sol d’une fusée d’appoint pour le programme SLS, la plus puissante fusée d’appoint à poudre au monde.
Alors que le SLS sera haut de 117 mètres, il comprendra deux de ses fusées d’appoint, des fusées qui mesurent 54 mètres de long.
Dans le but de simuler un lancement en été, lorsque le thermomètre dépasse les 35°C, ce premier test a été réalisé dans l’Utah. Alors que la fusée était attachée horizontalement sur le sol dans un centre de test, tout a fonctionné comme prévu. « Fantastique, l’essai a très bien réussi », a commenté Alex Priskos, un des responsables du programme SLS à la NASA. La fusée a fonctionné durant deux minutes pendant que plus de 500 capteurs enregistraient de très nombreuses données.
Pour simuler un lancement en hiver, un autre test est prévu début 2016 avec des températures très froides.
Cette nouvelle fusée d’appoint est une version modernisée et plus puissante des fusées utilisées pour la navette spatiale. Elles fourniront 75% de la poussée du SLS durant les deux premières minutes du lancement. Le restant de la poussée sera fourni par les quatre moteurs cryogéniques RS-25 du lanceur.
Il est prévu que le SLS lance 70 tonnes dans un premier temps, avant que sa capacité soit augmentée jusqu’à atteindre les 130 tonnes, une capacité nécessaire pour les missions habitées vers des destinations lointaines. « Des missions dans l’espace lointain requièrent des lanceurs de grande capacité pour en assurer le succès et le SLS et Orion peuvent accomplir ces objectifs avec moins de lancements que ce qui serait nécessaire avec les lanceurs actuels », a expliqué Blake Larson, le directeur général de Orbital ATK, le sous-traitant qui construit les fusées d’appoint.
Le tandem SLS – Orion transportera un jour des astronautes américains pour des missions, tout d’abord autour de la Lune, puis vers un astéroïde et à plus long terme vers Mars, peut-être dans les années 2030. Orion a réalisé son premier vol d’essai, sans astronaute, en décembre dernier en effectuant deux tours de la Terre avant de rentrer dans l’atmosphère pour tester son bouclier thermique.