La diffusion de dioxyde de soufre (SO2) dans l’atmosphère n’est pas une bonne chose pour l’environnement. Il s’agit d’un gaz à effet de serre qui explique en partie les pluies acides. Les mesures réalisées jusqu’à présent sont faites depuis la Terre et impliquent des calculs indirects, donc pas forcément totalement fiables. Grâce à ses satellites, la NASA dispose d’un nouveau moyen de détection, un outil qui a permis de repérer 39 sources d’émissions de dioxyde de soufre pas déclarées.
Publiée dans la revue Nature Geoscience, cette étude de la NASA réalisée par des chercheurs américains et canadiens est importante car le dioxyde de soufre est l’un des six polluants que l’U.S. Environmental Protection Agency (EPA) réglemente. À l’heure actuelle, les mesures de ces émissions sont effectuées depuis la Terre, sur la base de calculs indirects. Grâce aux données satellitaires, les sources peuvent être plus facilement identifiées.
C’est justement ce qu’indique l’étude de la NASA avec la découverte de 39 nouvelles sources d’émission de SO2 d’origine humaine dans le monde. Il s’agit principalement de centrales thermiques au charbon, de hauts-fourneaux, ainsi que de champs gaziers et pétroliers, des installations non déclarées essentiellement situées au Proche-Orient, au Mexique et dans plusieurs régions de la Russie.
Le volume des émissions de dioxyde de soufre de ces sources non déclarées n’est pas négligeable vu qu’elles représentent jusqu’à 12 % des émissions totales de SO2 dans le monde. Plus grave encore, l’étude indique également que plusieurs sources déjà connues rejettent plus de SO2 qu’annoncé, « deux ou trois fois plus » selon l’article.
Cette découverte de la NASA a été rendue possible grâce aux données collectées par les satellites et de nouvelles méthodes d’analyse, ce qui a permis d’identifier les sources non déclarées jusqu’à présent, mais de découvrir également des sources de moindre importance. « Quantifier les émissions de dioxyde de soufre est un processus en deux étapes qui n’aurait pas été possibles sans deux innovations au niveau de la manipulation des données satellitaires », explique Nickolay Krotkov, du Goddard Space Flight Center de la NASA et co-auteur de cette étude.