La NASA prolonge la mission du télescope Hubble de 5 ans

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Les débuts de Hubble furent compliqués. Mais depuis qu’il nous régale avec ses prises de vue, il est devenu si indispensable que la NASA vient de prolonger sa mission de 5 ans.

Que cela soit pour nous montrer un amas stellaire, une lune, une nébuleuse ou les restes de l’explosion d’une étoile, le télescope spatial Hubble est devenu un outil indispensable pour étudier l’univers. En attendant que le James Webb Space Telescope (JWST) soit lancé en 2018, Hubble devra rester fidèle au poste.

Mis en orbite le 24 avril 1990, sa mission vient d’être prolongée de cinq ans par la NASA. Cela signifie que l’heure de la retraite n’a pas encore sonné pour le télescope spatial.

Retour sur des débuts difficiles

L’idée d’un télescope spatial remonte à 1920, lorsque l’Allemand Hermann Oberth s’inspire de Jules Verne pour imaginer qu’observer les étoiles depuis l’espace permettrait d’éliminer le problème de l’atmosphère qui absorbe une grande partie de la lumière des astres. Dans les années 1940, c’est au tour de l’astrophysicien américain Lyman Spitzer d’avoir à son tour l’idée d’un grand télescope placé en orbite autour de la Terre.

Ce n’est que dans les années 1960, en pleine course à l’espace entre l’URSS et les États-Unis, que la communauté scientifique adhère véritablement au projet. Il faut attendre ensuite jusqu’en 1977 pour que le Congrès américain valide son financement. Mais comme le budget alloué ne cesse pas d’être revu à la baisse, les ambitions initiales de la NASA ont été revues à la baisse, comme le miroir du télescope qui est passé de 3,50 mètres à 2,40 mètres.

C’est en 1985, très en retard sur le calendrier prévu, que la construction de Hubble est achevée. Alors qu’une navette aurait dû mettre le télescope en orbite en octobre 1986, l’explosion de la navette Challenger repousse son lancement à 1990. C’est finalement le 24 avril 1990 qu’il a été mis en orbite, quelques mois après la mort d’Hermann Oberth.

Malgré un lancement réussi, les débuts de Hubble sont toujours aussi difficiles. La première photo transmise le 20 mai 1990 révèle une image bien en deçà des attentes. « Les mois qui ont suivi le lancement ont été un vrai cauchemar.

Nous venions de lancer un télescope dans l’espace, et il pouvait à peine voir. Je me sentais terriblement mal », se souvient Jean Olivier, ancien ingénieur en chef d’Hubble. « Vous avez une aberration sphérique et il n’y a rien que vous puissiez faire », se rappelle David Leckrone, un des scientifiques impliqués. En effet, pour corriger ce défaut, il faut intervenir directement sur les miroirs, des miroirs qui se baladent dans l’espace à 600 km de la Terre.

L’espoir renaît avec COSTAR (Corrective Optics Space Telescope Axial Replacement), un dispositif correcteur développé dans le Colorado.

Il faut une mission de la navette Endeavour, en 1993, ainsi que cinq sorties dans l’espace pour réparer le télescope. « C’était la première fois que nous essayions de réparer un satellite. Il fallait pour cela que cinq sorties dans l’espace se déroulent sans accrocs », se souvient Edward Weiler, ancien ingénieur en chef.

La véritable naissance de Hubble

Après l’intervention, cela a été l’heure de l’impatience de la première image corrigée. « Nous étions tous entassés derrière un petit écran, à attendre que la première image arrive. Cela a peut-être pris cinq secondes, mais ça m’a semblé être six heures », se rappelle Edward Weiler. « C’est comme si ces trois années de douleur disparaissaient d’un coup », explique Antonella Nota, scientifique de l’Agence spatiale européenne (ESA).

En fait, la réparation de Hubble marque sa véritable naissance, le début de ses observations saisissantes des confins de l’Univers. Ainsi, en mai 1994, il immortalise le crash de la comète Shoemaker-Levy 9 sur la surface de Jupiter.

Quelques jours plus tard, il confirme l’existence de trous noirs dans une galaxie voisine, M-87. L’année suivante, il transmet « les piliers de la Création », une image de la nébuleuse de l’Aigle qui est devenue une des images les plus célèbres de l’espace.

Histoire d’assurer le bon fonctionnement de Hubble, plusieurs missions de maintenance ont été entreprises en 1997, 1999, 2002 et 2009.

Loin d’être encore à la retraite vu que sa mission a été prolongée jusqu’en 2021, il attend maintenant le lancement du JWST. D’ici là, il va continuer à scruter et photographier l’image comme il sait si bien le faire pour le plus grand plaisir des scientifiques et du grand public. [VIDÉO]

TAGGED :
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Quitter la version mobile