La NASA lance un programme citoyen pour surveiller les algues du lac Érié

Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Les efflorescences algales du lac Érié surveillées par une campagne citoyenne de la NASA.

L’efflorescence algale du lac Érié est un véritable problème qui inquiète l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). L’année dernière, la prolifération des algues a été la plus importante jamais documentée en laissant une épaisse couche sur une surface équivalant à la taille de la ville de New York. En réalité, la véritable efflorescence était beaucoup plus grande.

Des moyens techniques existent pour surveiller cette efflorescence algale, notamment grâce à l’utilisation de satellites. Le problème est que cette technologie possède ses limites, comme un temps de latence important avant d’obtenir les données ou l’étendue réelle du phénomène qui ne peut pas être réellement détectée. C’est justement parce que la NASA s’est impliquée dans la surveillance des efflorescences algales nuisibles dans les Grands Lacs, les petits lacs intérieurs et les eaux côtières à travers les États-Unis que l’agence a mis sur pied un nouvel outil, une initiative citoyenne.

C’est le Dr Rafat Ansari, chercheur à la NASA, qui a lancé une campagne de science citoyenne avec le pilote Terry Schubert. L’idée est d’impliquer des pilotes bénévoles à surveiller la qualité de l’eau le long des côtes du lac Érié afin qu’ils collaborent avec les chercheurs pour recueillir des données scientifiques. « L’objectif est d’aider à développer un système d’alerte rapide pour alerter les collectivités au sujet des efflorescences algales », explique le chercheur.

Le Dr Rafat Ansari de la NASA (à droite) et le pilote Terry Schubert (à gauche) utilisent leurs appareils pour surveiller la prolifération des algues sur le lac Érié.
Le Dr Rafat Ansari de la NASA (à droite) et le pilote Terry Schubert (à gauche) utilisent leurs appareils pour surveiller la prolifération des algues sur le lac Érié.

Une approche citoyenne innovante

Ce programme est une approche citoyenne innovante qui utilise des citoyens-chercheurs pour collecter des données sur les efflorescences algales nuisibles et les problèmes de qualité de l’eau connexes. L’idée est de fixer un dispositif sous les ailes des avions pour photographier la côte entre Cleveland (Ohio) à Monroe (Michigan). Des images infrarouges et couleurs sont prises toutes les cinq secondes, des prises de vue géolocalisées par GPS.

Chaque vol permet de collecter quelque 1 300 images qui sont envoyées au Cleveland State University. Elles sont visibles par les chercheurs, mais aussi les étudiants, les professeurs, le public et les décideurs concernés par les questions liées à la qualité de l’eau.

« Si vous vivez dans une communauté particulière, vous pouvez cliquer sur une série d’images issues de votre quartier pour voir la prolifération des algues près de votre domicile ou proche des lieux de pêche et de plaisance », explique le Dr Rafat Ansari. Ce programme qui utilise des citoyens-chercheurs est primordial pour surveiller la qualité de l’eau en raison du danger pour la santé que représentent ces algues.

Une vue du lac Érié de 2015 qui montre la gravité des efflorescences algales nuisibles.

Des participants bénévoles

Tous les pilotes privés qui participent à ce projet sont des bénévoles. Ils vont collecter des données en utilisant leurs propres aéronefs. Ils doivent aussi acheter leur propre équipement photographique et payer le carburant. Ils sont par contre libres de choisir leurs propres plans de vol, sans contrainte.

Le Dr Rafat Ansari et Terry Schubert ont décrit le projet dans le magazine de l’Experimental Aircraft Association. À ce jour, quelque 100 pilotes volontaires à travers les Etats-Unis participent à cette initiative.

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