La NASA observe la fonte des glaces arctiques avec la campagne IceBridge

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Les glaces de l’Arctique sont surveillées par la NASA. L’agence a lancé le programme IceBridge, des vols scientifiques pour étudier la fonte.

À pareille époque, le niveau des glaces de l’Arctique n’a jamais été aussi bas. Il s’agit bien évidemment de l’une des conséquences du réchauffement climatique. C’est pour étudier la fonte de la glace, plus particulièrement de l’effet des étangs de fonte, que la NASA a initié le programme IceBridge.

C’est à partir du 13 juillet dernier que les premiers vols pour le compte du programme IceBridge ont commencé. Durant tout l’été, ces vols scientifiques vont collecter des données sur la glace alors que les premiers mois de l’année 2016 n’ont jamais été aussi chauds.

Quel est l'impact d'un grand étang de fonte sur la fonte des glaces en Arctique ? C'est la question à laquelle la NASA tente de répondre avec le programme IceBridge (un étang de fonte géant photographié au-dessus de la mer de Beaufort le 14 juillet 2016).
Quel est l’impact d’un grand étang de fonte sur la fonte des glaces en Arctique ? C’est la question à laquelle la NASA tente de répondre avec le programme IceBridge (un étang de fonte géant photographié au-dessus de la mer de Beaufort le 14 juillet 2016).

Les vols du programme chercheront à déterminer les limites, le nombre et la profondeur des étangs de fonte, des sortes de piscines d’eau qui se forment sur la glace au printemps et en été. Des études récentes ont démontré qu’ils ont un impact sur la couverture annuelle de glace en septembre. S’il existe plusieurs étangs tôt dans la saison de la fonte, ils réduisent la capacité de la banquise à réfléchir le rayonnement solaire, ce qui conduit à une fonte plus rapide.

« Bien qu’il y a déjà eu de précédentes campagnes aéroportées dans l’Arctique, aucune n’a jamais étudié la profondeur à grande échelle des bassins de fonte sur la glace de mer en utilisant des données de télédétection », explique Nathan Kurtz, responsable scientifique du projet IceBridge et chercheur au Goddard Space Flight Center de Greenbelt (Maryland). « Les informations que nous allons recueillir vont montrer combien d’eau est retenue dans les étangs de fonte et quel genre de topographie est nécessaire sur la banquise pour les contraindre ».

Un avion Falcon HU-25C Guardian utilisé lors de la campagne IceBridge. Il opère depuis la base de Barrow.
Un avion Falcon HU-25C Guardian utilisé lors de la campagne IceBridge. Il opère depuis la base de Barrow.

La base de Barrow, le cœur du programme IceBridge

C’est à partir de Barrow, en Alaska, que les vols du programme IceBridge seront effectués. Chaque vol sera réalisé à faible altitude, environ 1 500 pieds (450 mètres).

C’est un avion Falcon HU-25C Guardian du centre de recherche de la NASA à Langley qui est utilisé. Il embarque trois instruments pour dresser des cartes en couleurs de la glace selon les températures. Le programme prévoit cinq vols de 4 heures, chacun concernant une étendue de 1000 milles. Ils cibleront prioritairement la mer des Tchouktches et de Beaufort, au nord de la Russie, de l’Alaska et du Canada.

L’opération IceBridge complète les autres programmes de surveillance de la glace polaire de la NASA. Il s’agit du satellite ICESat qui a fonctionné de 2003 à 2009 et de son successeur ICESat-2 qui doit être lancé en 2018.

En raison des incertitudes liées à la météo, aucun véritable plan de vol n’est préétabli. Nathan Kurtz explique que « le jour précédant le vol, nous étudierons les images et les modèles météo pour essayer de prévoir une ligne de vol qui profite d’un maximum de trou dans les nuages plutôt que de suivre un chemin spécifique ».

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