Ce vendredi, le rover Curiosity de la NASA a envoyé au monde entier des photographies montrant des nuages flottant dans le ciel de Mars. Les photos ont été créées le 12 décembre 2021, à partir d’images provenant d’une caméra de navigation.
Les ombres des nuages sont visibles se déplaçant dans le paysage. La NASA rapporte qu’un autre clip de huit images enregistré par la même caméra de navigation montre les nuages flottant juste au-dessus de Curiosity.
Curiosity photographie des nuages flottants dans le ciel martien
En comparant les deux vues, les scientifiques ont pu calculer la vitesse à laquelle les nuages se déplacent et leur hauteur au-dessus de la surface. Ils ont remarqué que ces nuages se trouvent à environ 80 kilomètres du sol.
Ils ont remarqué qu’il fait extrêmement froid à cette altitude, ce qui implique que les nuages sont formés de glace de dioxyde de carbone plutôt que de nuages de glace d’eau, que l’on voit souvent à des altitudes plus basses.
Les nuages martiens sont extrêmement ténus dans l’atmosphère, ce qui nécessite l’utilisation de techniques d’imagerie spécialisées pour les détecter. La NASA a indiqué dans une étude qu’elle prenait de nombreuses photos pour obtenir un arrière-plan propre et statique, ce qui permet de voir tout ce qui bouge dans l’image (comme les nuages ou les ombres) si l’arrière-plan statique est retiré de chaque image individuelle.
Sur Mars, les rivières et les lacs ont pu être soutenus par une couche de nuages de glace
Mars a pu rester suffisamment chaude pour accueillir des rivières et des lacs grâce à l’existence de nuages de glace à haute altitude. C’est ce qui ressort d’une étude publiée dans PNAS par Edwin Kite, professeur associé de sciences géophysiques à l’université de Chicago et spécialiste des climats extraterrestres.
L’un des grands mystères de la recherche spatiale contemporaine est bien résumé par la perspective de la sonde Persévérance de la NASA sur Mars, qui est actuellement une planète désertique, mais où le rover a atterri près d’un ancien delta de rivière.
Ce paradoxe apparent laisse les scientifiques perplexes depuis des décennies, d’autant plus que Mars possède des rivières courantes tout en recevant moins d’un tiers de la lumière solaire que reçoit la Terre.
Kite a proposé une explication plausible à l’aide d’un modèle informatique : Mars pourrait avoir possédé une fine couche de nuages gelés à haute altitude qui aurait agi comme une serre. « Il y a eu un écart embarrassant entre nos découvertes et notre capacité à les expliquer à l’aide de principes physiques et chimiques. Cette théorie contribue de manière significative à combler ce fossé », a remarqué M. Kite.
Parmi les nombreuses hypothèses proposées précédemment par les scientifiques, aucune n’a été concluante. Par exemple, certains ont émis l’hypothèse que la collision d’un astéroïde massif aurait pu libérer une énergie cinétique suffisante pour provoquer le réchauffement de la planète.
Cependant, certains modèles indiquaient que cet impact ne durerait qu’un an ou deux, mais des preuves provenant d’anciennes rivières et de lacs indiquent que le réchauffement a probablement duré des centaines d’années.
Kite et ses collègues avaient l’intention d’écarter une autre possibilité : des nuages de haute altitude semblables aux cirrus sur Terre. Même un petit nombre de nuages dans l’atmosphère peut considérablement augmenter la température d’une planète, créant un effet de serre comparable à celui du dioxyde de carbone.