Après avoir frôlé Pluton, la sonde New Horizons a trouvé une nouvelle cible dans l’espace profond : 2014 MU69.
La NASA a lancé la sonde New Horizons pour voir de près la planète naine Pluton, mais pas seulement. Après son passage très rapproché le 14 juillet dernier, et ses spectaculaires images, la sonde poursuit son voyage aux confins de notre système solaire.
Désormais, New Horizons possède une nouvelle cible, c’est ce que vient d’indiquer la NASA. Cette nouvelle destination se nomme 2014 MU69.
2014 MU69 est un objet qui mesure environ 40 kilomètres de diamètre. Il est situé à plus de 1 milliard de kilomètres de Pluton. Cet objet fait partie de ce qui est communément appelé la ceinture de Kuiper, une immense région lointaine de notre système solaire qui est remplie de corps solides plus ou moins gros.
« Les objets de la ceinture de Kuiper se sont formés très loin du Soleil, ils sont les vestiges des « briques » qui ont formé les corps du système solaire comme la Terre », explique Sonia Fornasier, du LESIA Observatoire de Paris.
Découvert l’été dernier, 2014 MU69 est un des seuls objets atteignables par la sonde américaine. « Je pense que New Horizons va vers cette cible pour des raisons orbitales avant tout », estime Sonia Fornasier.
Si l’équipe de la sonde a pris cette décision ce week-end, cette cible doit encore recevoir un feu vert de la part d’un comité indépendant avant d’être définitivement le nouvel objectif de New Horizons. Normalement, il ne devrait s’agir que d’une formalité.
Il faudra de la patience avant de découvrir 2014 MU69 vu qu’il est prévu que la sonde New Horizons arrive à proximité en début d’année… 2019 !
L’intérêt de survoler cet objet est qu’ils « n’ont pas subi les métamorphoses qui ont modifié les matériaux primordiaux des planètes », explique Sonia Fornasier. « Ils sont conservés au froid, loin du Soleil : ils ont donc gardé en eux les matériaux qui sont à l’origine des corps du Système solaire. »
« 2014 MU69 est en fait le jumeau des petites briques qui, il y a des milliards d’années, ont créé les planètes. En apprendre plus sur ce type d’objet, c’est comprendre comment s’est formé notre système. C’est aussi un indice du fonctionnement des systèmes solaires au-delà du nôtre. L’autre intérêt d’un survol, c’est qu’on ne sait rien de ces objets. »
« Depuis la Terre, on ne voit que de petits points. Quand une sonde s’en approche, on peut faire des études bien plus poussées. », ajoute la scientifique.
« Avec des missions comme New Horizons et Rosetta, les planétologues vivent un âge d’or », poursuit la chercheuse.