La mortalité des abeilles sauvages est directement liée avec l’utilisation des pesticides, c’est ce que montre une étude qui révèle une mortalité multipliée par trois.
Le déclin des colonies d’abeilles n’est pas un phénomène nouveau. Cela fait déjà plusieurs années qu’on en parle. Les conclusions d’une étude publiée dans Nature Communications révèlent que la mortalité des abeilles sauvages est multipliée par trois à cause de l’utilisation des pesticides.
Des chercheurs britanniques du Centre for ecology and hydrology ont étudié 62 espèces d’abeilles évoluant autour de cultures de colza traitées avec des pesticides néonicotinoïdes. Dans leur conclusion, ils indiquent que cette substance détériore le système nerveux des abeilles et altère la qualité du sperme des apoïdes, deux facteurs qui contribuent à considérablement augmenter leur taux de mortalité.
Selon les résultats de l’étude, cette substance serait responsable d’une hausse de 20 % de la mortalité chez cinq espèces d’abeilles, de 15 % chez onze autres types et de 10 % pour 24 autres. C’est la première fois qu’une étude met en évidence l’existence d’un lien entre la mortalité des abeilles sauvages et les pesticides.
Qu’en est-il du moratoire européen appliqué depuis 2013 ?
Les conclusions de cette étude sont quelque peu dérangeantes. En effet, l’utilisation des pesticides néonicotinoïdes est strictement réglementée depuis l’application d’un moratoire en 2013 qui interdit trois substances actives (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame), sauf sur les cultures céréalières en hiver.
C’est pour cette raison aussi que les chercheurs n’accusent pas que les pesticides en soulignant l’aspect multifactoriel du déclin des abeilles. Ils évoquent pêle-mêle la perte d’habitat, des agents pathogènes, les changements climatiques et d’autres insecticides.
La mortalité des abeilles est un problème majeur. Il ne faut en effet pas oublier qu’elles contribuent à 80 % à la reproduction des espèces végétales dans le monde, ce qui en fait un pollinisateur essentiel pour la majorité des cultures fruitières et des légumes. En raison des répercussions de la diminution de la pollinisation, ce sont aussi les éleveurs qui sont directement concernés avec un manque d’aliments pour leurs bêtes, ce qui nous priverait au final de nombreux aliments.