Depuis son réveil, le robot Philae communique avec la Terre via Rosetta. Mais avant que l’atterrisseur puisse refaire de la science, il faut qu’il puisse communiquer plus longtemps, de manière stable.
Après les communications qui ont annoncé le réveil de Philae, le robot est resté silencieux pratiquement une semaine. Le week-end dernier, il a repris contact. « Nous avons eu au total trois communications avec lui », explique Philippe Gaudon, chef de projet de la mission Rosetta pour le CNES.
Une première communication a eu lieu vendredi après-midi vers 15 heures, la seconde samedi après-midi vers 16 heures et la troisième dans la nuit de samedi à dimanche, vers 4 h 30 du matin.
Alors qu’il était évoqué une communication de 19 minutes, la réalité est que les contacts sont en fait beaucoup plus courts. « C’est une erreur d’interprétation. En réalité, les communications avec le robot sont encore instables et relativement hachées. La durée pendant laquelle il nous envoie effectivement des données ne dépasse toujours pas les 2 minutes », précise Philippe Gaudon.
Le problème, c’est que pour que le robot refasse de la science, il faut que ce temps de communication soit au minimum de 15 minutes. « Nous sommes donc encore loin de pouvoir refaire de la science. Pour cela, il nous faut encore améliorer la qualité des communications avec Philae », admet l’astrophysicien.
Pour améliorer les communications, l’Agence spatiale européenne (ESA) a déjà accepté de rapprocher Rosetta à environ 180 kilomètres, en même à 160 kilomètres d’ici mercredi.
Mais en plus, pour favoriser l’échange de données, il faudrait que la sonde de positionne dans l’axe des antennes de Philae, en tout cas le plus près possible. « Le souci, c’est que nous naviguons un peu dans le brouillard. Car, d’une part, si nous pensons avoir identifié la zone où se trouve le Philae, nous n’en sommes pas sûrs à 100%. Et d’autre part, nous ne connaissons pas non plus l’attitude exacte du robot : nous pensons qu’il n’est pas posé bien droit sur ses pieds, mais nous ignorons, par exemple, son degré d’inclinaison », explique Philippe Gaudon.
En attendant de pouvoir communiquer plus longuement avec Philae, les équipes de la mission resteront tout de même à l’écoute du robot, deux fois par jour, dans l’espoir de recevoir des données plus substantielles.