En vertu du Patriot Act, Microsoft doit répondre aux réquisitions des autorités américaines. Cela ne sera bientôt plus le cas pour les données des utilisateurs européens.
Les relations numériques entre les États-Unis et l’Europe sont au plus bas depuis la révélation des pratiques d’espionnage massives de la NSA et les accusations d’utilisation abusive des données personnelles des utilisateurs lancées contre certaines grandes entreprises du high-tech. La situation est telle que même le Safe Harbor a été invalidé par la Cour de la justice de l’Union européenne (CJUE).
Cette décision complique bien évidemment notablement les entreprises qui acheminent les données des utilisateurs vers des serveurs localisés aux États-Unis.
C’est pour répondre à cette problématique que Satya Nadella a annoncé l’ouverture de deux centres de données en Europe, plus exactement en Allemagne.
Ouverture de deux data centers en Allemagne en 2016
C’est alors qu’il est justement en Allemagne que le patron de Microsoft a annoncé une collaboration avec Deutsche Telekom, plus précisément avec sa filiale T-Systems, pour l’ouverture de deux centres de données dans le pays pour y héberger les données des utilisateurs européens.
« Nous permettrons à nos clients d’utiliser les technologies Microsoft tout en leur assurant que leurs données sont contrôlées par une société allemande », a expliqué Satya Nadella à l’occasion d’une conférence de presse.
Rassurer l’Europe en bloquant le Patriot Act américain
Microsoft ne se contente pas de rassurer l’Europe en hébergeant les données européennes sur le Vieux Continent, l’entreprise veut aussi se doter d’une protection juridique supplémentaire vis-à-vis des autorités américaines.
En tant qu’entreprise américaine, la firme de Redmond est en effet obligée de répondre aux réquisitions des autorités américaines en vertu du Patriot Act. CE qui ne sera pas le cas des données hébergées en Allemagne. En effet, l’originalité de l’accord avec Deutsche Telekom, c’est que c’est T-Systems qui opérera les serveurs et aura accès aux données. De fait, les données européennes seront réellement « contrôlées par une société allemande ».
Est-ce que la décision de Microsoft est rassurante ?