Microsoft n’a eu aucun souci pour emprunter les 20 milliards de dollars nécessaires à financer le rachat de LinkedIn. Les investisseurs se sont bousculés au portillon.
C’est en juin dernier que Microsoft a annoncé le rachat du réseau social professionnel LinkedIn, la plus grosse acquisition jamais faite par la firme de Redmond. Pour financer cette opération qui s’élève à 26,2 milliards de dollars, l’entreprise vient de boucler une émission obligataire de 20 milliards de dollars.
Financièrement parlant, Microsoft possède parfaitement les moyens de s’offrir LinkedIn. Mais comme l’expliquent certains journalistes, « Les conditions de marché sont telles qu’il est moins coûteux d’emprunter sur le marché obligataire que de payer les impôts liés au rapatriement du cash amassé dans les filiales à l’étranger ». Cette émission obligataire va aussi soulager le besoin en fonds de roulement de l’éditeur de Redmond.
Les investisseurs se sont bousculés au portillon
Pour boucler cette levée de fond, Microsoft a fait appel à un pool de banques d’affaires : JP Morgan Chase Co, Bank of America Corp et Wells Fargo & Co. Elles n’auraient eu aucun problème à trouver des investisseurs avec plus de 50 milliards de dollars d’ordres qui auraient été enregistrés. Clairement, cet engouement démontre que les investisseurs soutiennent la politique voulue par Satya Nadella pour Microsoft. Avec des taux d’intérêt avantageux par tranches (10 ans, 20 ans…), cet emprunt avait d’ailleurs tout pour séduire les investisseurs.
Il est à préciser que Microsoft n’a pas un besoin immédiat de cet argent. En effet, la transaction annoncée le 13 juin ne devrait être bouclée qu’aux environs de la fin de l’année.
Emprunter au lieu de rapatrier des fonds à l’étranger est une pratique courante chez les grands groupes. Dell a récemment agi de la même manière similaire pour racheter EMC avec une émission d’obligations de 20 milliards de dollars. En février 2015, Apple avait fait de même en empruntant 6,5 milliards de dollars. En clair, cette manière de procédé fait partie de l’optimisation fiscale des grands groupes, des pratiques qui sont dans le collimateur des fiscs européens.