Pour succéder à Curiosity, la NASA est en train de concevoir son prochain rover qui étudiera la surface de Mars. Son lancement est prévu pour 2020.
Arrivé sur la planète rouge en 2012, le rover Curiosity a déjà accompli de grandes choses à la surface de Mars. Sans parler des innombrables prises de vues prises, il est l’origine de nombreuses découvertes, comme la présence de rivière et de lac à une certaine époque, voire même de vie. L’intention de la NASA est d’aller encore plus loin dans l’étude de la planète avant d’y envoyer les premiers hommes. C’est pour cette raison que l’agence est en train de concevoir son prochain rover martien.
Ce futur rover devrait quitter la Terre en été 2020 pour arriver sur Mars en février 2021. Plusieurs jalons importants dans sa conception ont déjà été franchis. Il est désormais prêt pour sa conception finale.
Sa mission sera de trouver des traces de vie
Le successeur de Curiosity aura pour mission de découvrir des traces de vie à la surface de Mars. Pour parvenir à cet objectif, il explorera une région à priori propice à la vie microbienne. Ses instruments vont sonder les roches martiennes à la recherche d’une preuve de vie passée.
Tout au long de sa mission, il est prévu que le rover collecte des échantillons de sol pour les stocker. L’espoir est que ces prélèvements, dans un avenir plus ou moins lointain, puissent être renvoyés sur Terre par une future mission pour y être analysés. « Le rover Mars 2020 est la première étape d’une campagne de missions multiples qui viseront à retourner des échantillons de roches et terres martiennes soigneusement sélectionnés sur Terre », a expliqué Geoffrey Yoder, administrateur adjoint à la direction des missions scientifiques de la NASA. « Cette mission marque une étape importante dans les voyages de la NASA vers Mars pour déterminer si la vie a existé sur Mars. Elle va aussi faire progresser notre objectif d’envoyer des hommes vers la planète rouge ».
Un rover Mars 2020 qui s’est inspiré de Curiosity
Pour réduire les coûts de son développement, le rover Mars 2020 s’appuie beaucoup sur Curiosity. Il s’agira d’un engin d’une tonne équipé de six roues. La principale différence se situera au niveau des instruments embarqués.
En vue de la première mission habitée sur Mars, le rover sera par exemple doté d’un instrument pour analyser la convivialité et la disponibilité de ressources martiennes, y compris l’oxygène. Un autre système comportera un système de carottage et de compartiments à échantillons pour réaliser des prélèvements du sol. Il est prévu que les échantillons sous forme de tubes soient déposés à certains endroits pour qu’ils y soient récupérés en temps voulu par une future mission de récupération afin d’être envoyés sur Terre pour être analysés dans le but de trouver la preuve de l’existence d’une vie passée sur Mars.
Deux instruments scientifiques, montés sur un bras robotisé, serviront à rechercher des signes de vie passée et à déterminer où prélever des échantillons en analysant les caractéristiques chimiques, minérales, physiques et biologiques des roches martiennes. Deux instruments seront positionnés sur son mât pour prendre des images, ainsi que trois types de spectroscopie qui serviront à déterminer les caractéristiques des roches et du sol pour aider à déterminer les secteurs à explorer.
Une série de capteurs va surveiller les conditions météorologiques à la surface de Mars, ainsi que la poussière environnante. Un radar à pénétration de sol évaluera quant à lui la structure géologique sous la surface.
Un atterrissage qui promet d’être passionnant
Par rapport à Curiosity, le rover Mars 2020 possède un système d’atterrissage similaire, mais amélioré. Grâce aux améliorations apportées, l’engin pourra se poser en toute sécurité dans un endroit plus accidenté. Pour s’orienter par la suite sur le sol, l’engin filmera le sol lors de sa descente dans le but de cartographier la zone.
Comme le dispositif d’atterrissage va permettre d’orienter le point ciblé, le rover va pouvoir se diriger vers une zone sûre. « Comme il peut déterminer en descendant qu’il se dirige vers une zone dangereuse en étant capable de se dérouter sur un terrain sûr à proximité, cette fonctionnalité nous permet de considérer des zones d’atterrissage dangereuses en sachant qu’il va atterrir près d’une destination scientifique spécifique. Cela évitera de devoir rouler après l’atterrissage pour l’atteindre », explique Allen Chen.
La descente sera de plus filmée par des caméras alors qu’un microphone enregistra le son. Les images et le son de cet atterrissage seront une première, des informations qui seront précieuses en vue d’une future mission habitée. « Personne n’a jamais vu à quoi ressemble un parachute qui s’ouvre dans l’atmosphère martienne », confie David Gruel. « Cela fournira des renseignements techniques précieux ».
Des microphones avaient déjà été embarqués dans des missions précédentes vers Mars, comme sur le Phœnix Mars Lander en 2008. Ils n’ont jamais été réellement exploités à la surface de la planète rouge. « Cela sera une excellente occasion pour le public d’entendre pour la première fois les sons à la surface de Mars », déclare Matt Wallace.
Le rover Mars 2020 a déjà passé deux points de contrôle
Lorsqu’une mission reçoit une approbation, elle doit passer par quatre jalons obligatoires. Connus sous le nom de Points de décision clés (Key Decision Points, PDK), le point A implique le concept et définition des besoins, le point B correspond à la conception préliminaire et au développement de la technologie, le point C équivaut à la fabrication et à la conception finale, alors que le point D valide l’assemblage du système, les tests et le lancement. Le rover a déjà passé les points A et B, avec la phase PDK-C qui vient d’être adoptée.
Vous êtes toujours le premier qui publie des articles scientifiques pertinents, bonne continuation 🙂