Depuis que le rover Curiosity est arrivé sur Mars en août 2012, il ne cesse pas d’étudier la planète rouge. Justement, le rover de la NASA vient de réaliser l’analyse de son 12e forage, mais aussi un important changement de direction.
Même s’il prend parfois le temps de se prendre en selfie, la majeure partie de son temps est consacré à ses déplacements et aux analyses. Il a largement contribué aux découvertes faites récemment, notamment la présence d’eau liquide à une certaine époque.
Chacune de ces analyses est importante, car c’est de cette manière que la NASA a pu récolter des preuves sur la présence de lacs et de rivières dans le passé de la planète, des conditions qui pourraient avoir été favorables à la vie, notamment au développement des microbes. Le 12e échantillon analysé par Curiosity a été prélevé dans le substrat de mudstone foré à la fin mai.
Alors que les analyses des échantillons 10 et 11 concernaient des prélèvements réalisés sur le plateau de Naukluft, le nouvel échantillon concerne la formation de Murray au bas du mont Sharp. Cette formation mesure environ 200 mètres d’épaisseur. Jusqu’à présent, Curiosity a examiné environ un cinquième de sa hauteur. « L’histoire que la formation Murray est révélatrice de l’habitabilité de l’ancien Mars. C’est l’une des surprises de la mission », a déclaré Ashwin Vasavada, scientifique de la mission au Jet Propulsion Laboratory de la NASA. « À partir des données de prémission, il n’était pas évident qu’elle abritait des lacs il y a longtemps et que sa composition diversifiée servirait à nous dire plus au sujet de la chimie de ces lacs et des eaux souterraines ».
Après les forages de Lubango et Lubango, dans du grès, le dernier échantillon a été foré le 4 juin à Oudam, dans une fracture. Cette fracture de grès est appelée formation Stimson, une formation vraisemblablement formée par le vent, une portion de terrain potentiellement érodée par l’eau.
L’actualité de Curiosity concerne aussi un changement de direction. Après avoir sillonné entre les dunes et traversé le plateau, le rover vient de tourner vers le sud pour monter vers le sommet de la montagne. « Depuis son atterrissage, nous visons ce terrain et attendions de pouvoir faire ce virage à gauche. Il s’agit d’un grand moment pour la mission », confie Ashwin Vasavada. « Nous sommes sur le point de laisser définitivement derrière nous le Plateau Naukluft et la formation Stimson alors que nous montons le mont Sharp », déclare Albert Yen du Jet Propulsion Laboratory.
Comme pour les analyses précédentes, les derniers échantillons ont révélé des niveaux élevés de silice et de sulfate à proximité de la fracture, ce qui confirme les écoulements d’eaux souterraines. « Cela pourrait être l’événement concernant les fluides les plus jeunes que nous ayons étudiés avec Curiosity », confie Albert Yen.