Loin, très loin, la galaxie la plus lointaine a été aperçue à 13,4 milliards d’années-lumière

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Grâce aux prouesses de Hubble, les scientifiques ont fait un grand pas en arrière dans le temps en remontant à seulement 400 millions d’années après le Big Bang. Comment ?

En repérant une galaxie à 13,4 milliards d’années-lumière. « Nous avons fait un grand pas en arrière dans le temps, bien au-delà de ce que nous nous attendions à être en mesure de faire avec Hubble », s’est enthousiasmé Pascal Oesch, de l’université de Yale. Son étude a été publiée dans la revue The Astrophysical Journal.

Cette découverte démontre que le télescope spatial est encore capable de réaliser de sacrées prouesses, et cela malgré le fait qu’il commence à se faire vieillissant.

La galaxie découverte, la plus lointaine jamais observée à ce jour, est située à environ 13,4 milliards d’années-lumière de la Terre, en direction de la constellation de la Grande Ourse. « Nous voyons GN-z11 à un moment où l’Univers n’avait seulement que 3 % de son âge actuel », commente Pascal Oesch.

Alors que le précédent record était de 13,2 milliards d’années-lumière, Hubble vient d’aller au-delà de ses limites supposées en permettant la découverte de cette galaxie à 13,4 milliards d’années-lumière.

Vu que notre Univers est en expansion, toutes les galaxies observées semblent nous fuir, ce qui se traduit par un décalage vers le rouge dans le spectre électromagnétique. Avec un décalage de 8,68, EGSY8p7 détenait le précédent record. Avec un décalage de 11,1, GN-z11 vient de pulvériser ce record.

« Le détenteur du précédent record a été vu au milieu d’une période où la lumière des étoiles des galaxies primordiales commençait à chauffer et dissiper un brouillard froid d’hydrogène, une époque de transition appelée ère de la réionisation », explique Rychard Bouwens, de l’université de Leiden (Pays-Bas) et coauteur de l’étude. « Quant à GN-z11, nous la voyons 150 millions d’années plus tôt, peu après le début de cette transition dans l’évolution de l’Univers. »

La galaxie GN-z11 est une jeune galaxie. Elle est si brillante que des observations relativement détaillées ont pu être réalisées en combinant la vision de Hubble et Spitzer.

Selon les chercheurs, elle est 25 fois plus petite que notre Voie lactée, sa masse de matière étant estimée à un centième de celle de notre galaxie. Elle est aussi plus brillante que la théorie le prévoit. « Des galaxies aussi brillantes ne devraient pas exister si tôt dans l’Univers », explique Marijn Franx, coauteur et chercheur à l’université de Leiden.

Les nuages de gaz et de poussières donnent naissance chaque année à une moyenne de 24 nouvelles étoiles, ce qui fait que cette galaxie est en croissance rapide, une croissance 20 fois supérieure à celle de notre galaxie. « Il est étonnant qu’une galaxie si massive existât déjà seulement 200 à 300 millions d’années après que les premières étoiles aient commencé à se former », commente Garth Illingworth de l’université de Californie.

S’il reste encore beaucoup à découvrir dans l’Univers, le télescope spatial James Webb (JWST), dont le lancement est prévu fin 2018, pourrait marquer une nouvelle étape majeure dans l’étude de l’Univers en allant encore plus loin, nous rapprochant encore plus du Bing Bang. Mais cela, ce n’est pas encore pour tout de suite.

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