Il a été annoncé à tort qu’un iceberg a causé la mort de quelque 150 000 manchots. Si des manchots sont bel et bien morts à cause de lui, ils ont surtout dû migrer pour ne pas mourir de faim.
Il a été annoncé la semaine dernière qu’un iceberg avait causé la mort de 150 000 manchots Adélie en Antarctique. L’information publiée dans la revue Antarctic Science expliquait qu’un iceberg géant a fusionné avec la banquise en 2010 sur le cap Denison, ce qui a bloqué l’accès direct à la mer des manchots. Pour pouvoir se nourrir, ils devaient faire un détour de 120 kilomètres, 60 à l’aller et 60 au retour. Tout est vrai jusque-là, y compris la taille des colonies qui sont passées de 160 000 individus à 10 000 aujourd’hui.
Là où l’information précédemment publiée est incorrecte, c’est que la différence de 150 000 individus ne signifie pas qu’ils sont morts. Les carcasses découvertes prouvent bel et bien qu’il y a eu des morts, mais pas autant que l’on pourrait croire.
Plutôt que de mettre en péril leur reproduction, les manchots ont en grande partie migré vers des zones plus clémentes où ils pourront se nourrir normalement sans devoir parcourir 120 kilomètres. La conclusion de l’étude qui disait que « la colonie de Cap Denison pourrait être éteinte d’ici à 20 ans » est parfaitement plausible, pas parce que tous les animaux sont morts, simplement parce qu’ils sont ailleurs et qu’il y a très peu de chance pour qu’ils reviennent un jour.
En conclusion, l’iceberg meurtrier a bien fait des morts parmi les manchots Adélie, surtout chez les jeunes, mais n’a pas causé leur extinction massive. Les colonies se sont simplement déplacées.